Les prix de l’électricité sont-ils plus élevés en France qu’ailleurs en Europe?

Dans un contexte de fluctuations constantes des marchés énergétiques, la question des prix de l’électricité préoccupe de nombreux professionnels. Les prix de l’électricité pour les professionnels ont tendance à augmenter. Mais sont-ils plus élevés en France qu’ailleurs en Europe ? Pour y répondre, cet article propose un tour d’horizon rapide des pays européens en matière de tarif de l’électricité.

Le tarif de l’électricité pour les professionnels en France

En France, le marché de l’électricité a longtemps été dominé par des tarifs réglementés, avec EDF en tant qu’acteur principal. Ces tarifs sont fixés par les autorités publiques et sont souvent sujets à des débats politiques et économiques. Depuis quelques années, le marché s’est ouvert à la concurrence, permettant l’émergence de nouveaux fournisseurs. Malgré cette ouverture, les prix restent relativement stables, avec une légère tendance à la hausse due à divers facteurs comme la transition énergétique et les investissements dans les énergies renouvelables.

Le prix de l’électricité en Europe par pays

La comparaison des prix de l’électricité professionnels en Europe révèle des disparités notables. Voici quelques explications sur le positionnement de plusieurs des principaux pays de l’UE en ce qui concerne les prix de l’électricité pour les professionnels. Ils sont présentés en commençant par les pays ou le prix de l’électricité pour les professionnels est généralement le moins élevés vers ceux qui présentent les tarifs les plus élevés.

Pays Nordiques (Norvège, Suède, Finlande) : Ces pays, avec leurs investissements massifs dans les énergies renouvelables, principalement l’hydroélectricité, bénéficient de tarifs d’électricité parmi les plus bas en Europe.

Autriche : L’Autriche, avec son engagement fort envers les énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité, maintient des tarifs relativement bas, similaires à ceux des pays nordiques.

Pays de l’Est de l’Europe (Pologne, Hongrie, République Tchèque) : Majoritairement dépendants du charbon, ces pays ont des prix inférieurs à la moyenne européenne. Cependant, la pression pour une transition vers des sources d’énergie plus propres pourrait modifier cette tendance.

France : Position médiane, avec des tarifs compétitifs grâce à l’histoire de tarifs réglementés et à une forte dépendance au nucléaire.

Espagne et Portugal : Ces deux pays ibériques, bien qu’ayant investi dans les énergies renouvelables, ont des prix de l’électricité pour les professionnels modérément élevés en raison de leur dépendance historique aux énergies fossiles et des coûts associés à la transition énergétique.

Italie et Grèce : Souffrant d’une forte dépendance aux importations d’énergie, ces pays méditerranéens présentent des prix élevés en raison des coûts de production élevés, des taxes, et d’une infrastructure énergétique nécessitant des mises à jour.

Royaume-Uni et Pays-Bas : Ces pays, avec des marchés énergétiques libéralisés, subissent des prix élevés dus aux coûts de production, aux investissements dans les énergies renouvelables et nucléaires, et à une fiscalité environnementale significative.

Allemagne et Belgique : L’Allemagne, avec sa transition énergétique ambitieuse (Energiewende), et la Belgique, confrontée à des défis similaires dans le remplacement de son parc nucléaire, affichent des tarifs de l’électricité pour les professionnels plus élevés, en partie à cause des investissements dans les énergies renouvelables et des taxes environnementales.

En résumé, la France se situe dans une position médiane en Europe, avec des prix de l’électricité pour les professionnels influencés par son histoire de tarifs réglementés et son mix énergétique dominé par le nucléaire. La transition vers les énergies renouvelables et la nécessité de modernisation de son parc nucléaire sont susceptibles d’entrainer une hausse progressive des prix.

Quel est le prix de l'électricité dans les pays européens en 2024 ?

Les pays de l’Union européenne ont analysé les évolutions économiques du premier semestre 2024. Voici un tour d’horizon des principaux pays membres.

France : Bruno Le Maire s’est félicité des performances de l’économie française. Le PIB a augmenté de 0,3% au deuxième semestre, et le gouvernement espère dépasser l’objectif de croissance de 1% pour l’année 2024. L’Institut national de la statistique a également publié des estimations provisoires montrant une légère augmentation de l’inflation annuelle en juillet, atteignant 2,3% contre 2,2% en juin. Cette hausse est notamment due à une accélération significative des prix de l’énergie, qui ont augmenté de 8,5% en juillet par rapport à 4,8% en juin.

Allemagne : L’Allemagne traverse une période difficile et est souvent décrite comme “l’Homme malade”. Contrairement à la France, l’Espagne et l’Italie, qui ont toutes connu des hausses du PIB respectives de 0,3%, 0,8% et 0,2%, l’Allemagne a vu son PIB reculer de 0,1%. En parallèle, l’inflation a légèrement augmenté à 2,3% en juillet, soit 0,1 point de plus qu’en juin. Le pays souffre depuis deux ans des difficultés rencontrées par son industrie exportatrice, en grande partie à cause des coûts élevés de l’énergie.

Italie : En Italie, l’inflation a de nouveau augmenté en juillet, atteignant 1,3% sur un an après avoir été de 0,8% en juin. Cette hausse s’explique par :

  • l’augmentation des prix des produits énergétiques réglementés : les prix des produits énergétiques ont bondi de 11,3% en juillet après une hausse de 3,5% en juin.
  • la baisse des tarifs de l’énergie non réglementés : les tarifs non réglementés ont diminué de 6,1% en juillet, contre une baisse de 10,3% en juin.

Espagne : En Espagne, l’inflation a ralenti pour atteindre 2,8% sur un an, une baisse significative par rapport aux 3,4% de juin. Cette réduction est attribuée à la baisse des prix de l’électricité et de l’alimentation. Le pays semble avoir laissé derrière lui les records d’inflation de juillet 2022 (+10,8%). Le PIB espagnol a progressé de 0,8% au deuxième trimestre, reflet du dynamisme de l’économie, soutenu par les exportations et une consommation des ménages robuste.

Autriche : En Autriche, malgré une année 2023 marquée par une inflation moyenne de 7,7% due au refus du gouvernement de plafonner les prix du gaz, l’inflation a ralenti en 2024 pour atteindre 3,6%. Cependant, le produit intérieur brut reste stagnant pour le huitième trimestre consécutif.

En résumé, les prix de l’électricité en Europe montrent des tendances variées selon les pays. Alors que certains voient une augmentation due à des coûts énergétiques élevés, d’autres bénéficient de baisses qui contribuent à freiner l’inflation. Les politiques énergétiques nationales et les conditions économiques jouent un rôle crucial dans ces évolutions.

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