ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 09 au 13 mai 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Baisse des volumes de gaz russe vers l’Europe
Mercredi 11 mai, le volume de gaz russe transitant par l’Ukraine vers l’Europe a fortement baissé. L’entreprise énergétique Naftogaz a indiqué que c’était la première fois que le transit du gaz était perturbé de la sorte depuis le début du conflit en Ukraine. Ogtsou, l’opérateur ukrainien des gazoducs, a annoncé ne plus pouvoir assurer le transit habituel à cause de la prise de contrôle d’infrastructures gazières par les Russes dans l’est du pays. En effet, les forces russes se trouvent dans les deux installations par lesquelles passe un tiers du gaz russe destiné à l’Europe. Selon Ogtsou, le gaz destiné au transit serait prélevé illégalement et envoyé vers l’Est de l’Ukraine, dans des territoires occupés par la Russie. De son côté, Gazprom a démenti toute accusation et a indiqué qu’il était techniquement impossible de détourner les volumes de gaz.
EDF manifeste une nouvelle fois son refus d’augmenter le volume d’ARENH à ses concurrents
Le PDG D’EDF, Jean-Bernard Levy, a de nouveau fait part de son désaccord concernant la décision du gouvernement d’augmenter le volume d’ARENH à ses concurrents. Il a annoncé jeudi, lors de l’assemblée générale du groupe, avoir adressé un “recours” à l’Etat pour demander le retrait de ce dispositif. Cette mesure, étant destinée à freiner la hausse des prix de l’électricité, a toujours été dénoncée par le président et les syndicats d’EDF qui avaient, déjà saisi le Conseil d’Etat quelques semaines plus tôt. La haute juridiction administrative pourra, à son tour, être saisie, si le recours est refusé.
La plus grande centrale solaire urbaine d’Europe inaugurée à Bordeaux
Jeudi 12 mai a eu lieu l’inauguration de la plus grande centrale solaire urbaine d’Europe située à Bordeaux et en état de fonctionnement depuis fin 2021. 135 000 panneaux photovoltaïques sont répartis sur 60 hectares, produisant ainsi jusqu’à 75,5 GWh d’électricité par an. Cette production annuelle permet d’alimenter, en électricité, plus de 70 000 habitants.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont baissé en début de semaine, atteignant 191,42 €/MWh le mercredi 11 mai. Ils ont ensuite légèrement augmenté en fin de semaine clôturant à 203,91 €/MWh ce vendredi contre 225,36 €/MWh le vendredi 6 mai.
Les CAL-23 et CAL-24 ont légèrement augmenté cette semaine, traitant respectivement à 311,01 €/MWh et 217,00 €/MWh le vendredi 13 mai, soit une hausse de 2,98 % pour le CAL-23 et 0,84 % pour le CAL-24.
Les prix de l’électricité sont toujours influencés par ceux du gaz et l’évolution du conflit en Ukraine. Les interrogations concernant la disponibilité nucléaire persistent mais la forte production d’énergie éolienne et solaire a tout de même limité la hausse des prix.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Comme pour ceux de l’électricité, les prix spot du gaz naturel ont fortement baissé début de semaine dernière clôturant ainsi à 63,499 €/MWh mercredi. Ils sont, ensuite, repartis à la hausse fin de semaine, mais sans dépasser les prix enregistrés une semaine plus tôt, puisqu’ils ont clôturé à 82,317 €/MWh ce vendredi contre 88,449 €/MWh le vendredi 6 mai.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont légèrement baissé lundi dernier puis sont restés stables tout au long de la semaine. Ils traitaient respectivement à 74,163 €/MWh et 57,117 €/MWh vendredi dernier, soit une diminution de 4,97% pour le PEG CAL-23 et de 10,58% du côté du PEG CAL-24.
Les prix du gaz ont reculé ce début de semaine suite à la hausse des températures. Cette baisse a été freinée par la forte baisse des livraisons de gaz russe, ce qui suscite l’inquiétude quant à l’approvisionnement futur. Le moment pour l’Europe de payer la Russie en roubles, pour les livraisons de gaz du mois d’avril, approche. Cette échéance maintient les prix sous tension puisque Gazprom a déjà stoppé les livraisons de gaz à deux pays membres de l’UE, la Pologne et la Bulgarie, ayant catégoriquement refusé le paiement en roubles. Des précisions, de la part de l’UE, doivent être évoquées à ce sujet dans les jours à venir.