ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 18 au 22 avril 2022. Dans un premier temps, découvrez les faits marquants de la semaine, puis l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, retrouvez les dernières actualités du secteur de l’énergie via deux articles de presse.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
L’Europe prépare petit à petit son indépendance au gaz russe
Après 2 mois de guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie s’intensifient. Certains pays européens ont déjà fait part de leurs projets visant à réduire leurs dépendances au gaz russe. C’est le cas du Danemark, qui, de son côté, a présenté mardi dernier, un plan de développement massif des pompes à chaleur, du biogaz, du chauffage urbain ou encore des énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire. L’un des objectifs du gouvernement danois, est de multiplier par quatre l’éolien terrestre et les centrales solaires, d’ici 2030. L’Italie, quant à elle, souhaite diversifier ses fournisseurs et se tournerait vers le continent voisin : l’Afrique. Le gouvernement italien a, en effet, annoncé vouloir importer du gaz en provenance d’Algérie, d’Egypte, du Congo, d’Angola et également du Mozambique. Ce projet ambitieux nécessite, en revanche, des investissements financiers importants, puisque l’importation de GNL en provenance du continent africain impliquerait la création de plateformes flottantes permettant le stockage et la regazéification.
De nouveaux réacteurs d’EDF à l’arrêt
EDF a annoncé la semaine dernière avoir identifié de nouveaux problèmes de corrosion sur plusieurs réacteurs. Il s’agirait notamment de fissures sur des tuyauteries détectées sur le système d’injection de sécurité de quatre nouveaux réacteurs. L’entreprise doit procéder à des expertises supplémentaires, alors que, mercredi 20 avril, à peine 30 réacteurs sur 56 fonctionnaient. Le groupe a donc été contraint de réduire son objectif de production nucléaire annuel à cause de ces arrêts qui n’étaient pas prévus. On constate ainsi que la production nucléaire en France a baissé de 6,4 GW par rapport à la même période l’an dernier.
L’instabilité du marché pétrolier
Les prix du pétrole ont augmenté jusqu’au début de la semaine, pour ensuite baisser dès mardi 19 avril. Pour le moment, les prix continuent de chuter en raison des préoccupations concernant la baisse de la demande en or noir. Mais cette chute des prix risque d’être limitée face au resserrement de l’offre notamment dû à la guerre en Ukraine et à la fermeture de sites pétroliers en Libye.
Focus sur le marché de l’électricité
Alors qu’ils avaient baissé du vendredi 15 au lundi 18 avril, les prix spot ont fortement augmenté en début de semaine, passant de 123,55 €/MWh à 217,80 €/MWh entre lundi 18 et mardi 19 avril, soit une évolution de +76,28 %. Ils ont légèrement baissé le reste de la semaine clôturant à 200,52 €/MWh.
De leurs côtés, les CAL-23 et CAL-24 ont augmenté en continue toute la semaine. Vendredi dernier, ils traitaient respectivement à 258,35 €/MWh et 186,20 €/MWh, soit une hausse de 11,13 % pour le CAL-23 et de 18,05 % pour le CAL-24.
L’augmentation des prix de l’électricité s’explique par la hausse des prix du gaz naturel. En effet, après avoir baissé avant le long week-end de Pâques suite à l’annonce de la Russie de continuer à livrer du gaz même en cas de paiement en euros, les prix sont repartis à la hausse le reste de la semaine. Cette augmentation des prix s’explique également par la hausse des émissions de CO2. La Commission européenne souhaite ainsi revoir ses objectifs concernant la part d’énergie renouvelable d’ici 2030, en passant de 40 % à 45 %.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont fortement baissé du 15 au 18 avril pour ensuite grimper continuellement le reste de la semaine dernière. Ils ont clôturé, ce vendredi, à 85,966 €/MWh contre 95,917 €/MWh le 14 avril.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 sont restés très volatiles. Ils ont atteint un nouveau pic ce jeudi, puisqu’ils s’élevaient respectivement à 83,310 €/MWh et 66,575 €/MWh. Ces prix n’avaient encore jamais été atteints sur l’année 2022. Vendredi 22 avril, ils ont clôturé à 78,900 €/MWh et 64,680 €/MWh, soit une augmentation de 2,26% pour le PEG CAL-23 et de 7,62% du côté du PEG CAL-24.
Les prix spot étaient en baisse du 15 au 18 avril, en raison des jours fériés (le vendredi 15 étant le vendredi Saint au Royaume-Uni et le lundi 18, le lundi de Pâques). La tendance baissière a également été soutenue par les températures de saison plus douces et un approvisionnement en GNL satisfaisant. Les prix spot et les prix futurs sont repartis à la hausse, dès mardi dernier, en raison d’un manquement du côté de l’offre norvégienne, puisque des travaux d’entretien sont en cours suite aux pannes détectées. Le marché du charbon subit de fortes hausses de prix, depuis quelques semaines, entrainant une demande en gaz plus élevée à destination de la production d’électricité. Conséquence : les prix du gaz sont directement impactés et se maintiennent vers le haut.
Vu dans la presse
L’Europe doit réduire sa dépendance à l’énergie russe sans faire flamber les prix, préviennent les USA.
