Depuis de nombreuses années, la France se distingue par un modèle énergétique unique en Europe, où le nucléaire occupe une place centrale. Avec ses 56 réacteurs répartis sur le territoire, la production nucléaire représente en moyenne plus de 60 % de l’électricité produite chaque année.
Cependant, cette dépendance au nucléaire est progressivement complétée par un recours croissant aux énergies renouvelables comme l’hydroélectricité, le solaire et l’éolien. Ces sources permettent de diversifier le mix énergétique français tout en répondant aux enjeux environnementaux actuels.
Cet article a pour objectif d’explorer les différentes sources d’énergie en France, leur part dans le mix énergétique, ainsi que les défis liés à une production d’électricité plus écologique et adaptée aux besoins des professionnels.
Table des matières
D’où vient l’électricité produite en France ?
En France, le mix énergétique, c’est-à-dire la répartition des différentes sources d’énergie utilisées pour produire l’électricité, se distingue par une forte dominance de l’énergie nucléaire.
En 2023, le nucléaire représente environ 64 % de la production totale. Cela positionne la France comme l’un des pays les moins émetteurs de gaz à effet de serre pour la production d’électricité à l’échelle européenne.
Répartition de la production d’électricité en France en 2023
Cette source d’énergie est complétée par une part croissante d’énergies renouvelables, telles que l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire photovoltaïque, qui atteignent aujourd’hui près de 26 % de la production d’électricité. Ces énergies renouvelables jouent un rôle clé dans la transition énergétique, en contribuant à réduire la dépendance aux énergies fossiles, comme le gaz naturel et le fioul, encore utilisés pour couvrir certains pics de consommation mais dont l’usage reste limité.
Ainsi, le mix énergétique français repose sur trois grands piliers : le nucléaire, les énergies renouvelables et, dans une moindre mesure, les énergies fossiles. L’objectif est de poursuivre le développement des énergies renouvelables tout en maintenant une production nucléaire stable, afin de garantir une production d’électricité suffisante, stable et moins impactante pour l’environnement.
Pour suivre en temps réel la production d’électricité en France, le site de RTE, éCO2mix, offre un accès pratique aux données. Il suffit de sélectionner une période ou une date spécifique pour obtenir la répartition de la production électrique par source.
Un autre outil précieux, Ecowatt, également proposé par RTE, permet de connaître l’état du réseau électrique pour les quatre jours à venir. En cas de tension sur le réseau, une alerte est envoyée aux utilisateurs pour encourager la réduction de consommation et éviter d’éventuelles coupures.
L’importance du nucléaire dans la production d’électricité en France
En France, l’énergie nucléaire joue un rôle central dans la production d’électricité, avec environ 56 réacteurs répartis sur le territoire. Ces derniers génèrent à eux seuls près de 64 % de l’électricité nationale en 2023.
Ce choix, établi dès les années 1970 pour réduire la dépendance aux énergies fossiles importées, s’appuie sur la capacité du nucléaire à produire de l’électricité en grande quantité, tout en émettant peu de gaz à effet de serre. Cependant, le parc nucléaire français commence à vieillir, et sa maintenance s’avère essentielle pour en prolonger l’exploitation en toute sécurité.
Face aux défis liés au vieillissement des installations, EDF a lancé un vaste programme de rénovation, appelé « grand carénage », qui vise à prolonger la durée de vie des centrales de 40 à 60 ans. Cette démarche est néanmoins coûteuse et suscite des questions quant à la rentabilité et à la sécurité à long terme.
Les réacteurs de nouvelle génération, appelés EPR (European Pressurized Reactors), sont censés être plus performants et produire moins de déchets. Cependant, leur déploiement rencontre des difficultés techniques et financières. Plusieurs installations ont accumulé des retards importants, et des défauts ont été détectés sur certains sites.
En France, le nucléaire est essentiel pour garantir l’approvisionnement en électricité. Cependant, il fait face à des défis importants en matière de renouvellement et de sécurité. La transition vers des sources d’énergie plus durables et renouvelables devient, quant à elle, une priorité nationale.
Mix énergétique français : la montée en puissance des énergies renouvelables
Les énergies renouvelables jouent un rôle de plus en plus important dans la production d’électricité en France, répondant aux enjeux de durabilité et de réduction des émissions de CO₂.
Avec trois sources principales – l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire – les énergies renouvelables occupent environ 26 % du mix énergétique français. Cette part continue de croître à mesure que de nouveaux projets voient le jour, faisant des énergies renouvelables un pilier essentiel de la transition énergétique en France.
L’énergie hydraulique
En tête des sources renouvelables, l’hydroélectricité, produite principalement dans des régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, représentait 11,90 % de l’électricité consommée en 2023. Avec environ 2300 installations, cette source d’énergie est bien établie, même si elle est limitée par la géographie et les impacts environnementaux liés aux barrages.
Le principe de l’hydroélectricité repose sur un mécanisme ancien, inspiré des moulins à eau. L’énergie du courant d’eau entraîne une turbine, et cette turbine active un alternateur. Ce processus, basé sur l’interaction entre le cuivre et les aimants, permet ainsi de générer de l’électricité.
L’hydroélectricité est la source d’énergie renouvelable la plus répandue en France et à l’international. Cependant, les politiques énergétiques actuelles misent davantage sur d’autres sources renouvelables. En effet, les centrales hydroélectriques, bien qu’efficaces, peuvent perturber les écosystèmes locaux, et le potentiel hydroélectrique en France est déjà largement exploité.
Par ailleurs, comme toutes les énergies renouvelables, la production d’énergie hydraulique est largement dépendante des conditions météorologiques. En 2022, la production hydraulique a connu une baisse de 20 % par rapport à la moyenne enregistrée entre 2014 et 2019, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis 1976.
Cette situation s’explique par des vagues de chaleur et des épisodes de sécheresse qui ont temporairement mis certaines centrales à l’arrêt en raison du faible niveau des réservoirs. Néanmoins, la production hydraulique a repris en 2023, grâce à des conditions climatiques plus favorables.
L’énergie éolienne
L’énergie éolienne utilise la force du vent pour produire de l’électricité : le vent fait tourner une turbine, reliée à un alternateur, créant ainsi du courant électrique. Ce fonctionnement s’apparente au principe d’un moulin à vent, tout comme l’hydroélectricité suit le modèle des moulins à eau. Toutefois, la production éolienne est plus instable que celle de l’hydroélectricité, car elle dépend des conditions climatiques, le vent étant moins prévisible que le courant de l’eau.
L’éolien a connu une forte croissance et représentait environ 10 % de l’électricité française en 2023, faisant de la France le troisième producteur d’énergie éolienne en Europe. De plus, les nouvelles technologies de réseaux intelligents (smart grids) permettent au gestionnaire de réseau d’anticiper les variations dans la production éolienne et d’ajuster la sollicitation des autres sources d’énergie pour garantir la stabilité de l’approvisionnement.
Cette dynamique de croissance devrait se poursuivre, notamment avec le développement de l’éolien offshore. Après l’inauguration du premier parc éolien marin en 2022, cinq autres sont prévus d’ici 2026, renforçant encore la contribution de l’éolien à la transition énergétique française.
L’énergie solaire photovoltaïque
Le soleil est une source d’énergie renouvelable exploitée grâce aux panneaux photovoltaïques, qui produisent de l’électricité en captant les rayons solaires. Ces panneaux sont souvent installés par des particuliers souhaitant générer de l’électricité pour leur propre consommation ou pour la revendre.
Il existe également des installations à plus grande échelle, appelées centrales solaires. Ces infrastructures regroupent un grand nombre de panneaux photovoltaïques pour produire d’importantes quantités d’électricité. En France, on dénombre environ cinq centrales solaires et environ 600 000 panneaux photovoltaïques répartis entre ces centrales et les installations individuelles.
La production photovoltaïque a commencé de manière progressive en France dans les années 2000, et connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Le solaire photovoltaïque, bien qu’en progression constante, représente encore une part plus réduite dans le mix énergétique (4,35 % en 2023).
Sa production a nettement augmenté ces dernières années. Par ailleurs, la France s’engage de plus en plus dans ce domaine pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
L’électricité d’origine fossile
En France, la production d’électricité à partir des énergies fossiles repose sur l’utilisation de centrales thermiques « à flamme », qui brûlent des combustibles comme le charbon, le gaz naturel et le fioul. En chauffant ces combustibles à très haute température, ces centrales produisent de la vapeur qui fait tourner une turbine reliée à un alternateur, générant ainsi de l’électricité.
Toutefois, cette méthode de production libère une grande quantité de dioxyde de carbone (CO₂), un des principaux responsables du réchauffement climatique. À titre d’exemple, un kilowattheure (kWh) produit à partir de charbon émet environ 1060 grammes de CO₂, contre 6 à 7 grammes pour les énergies renouvelables telles que l’hydroélectricité et l’éolien.
En raison de leur impact environnemental, les énergies fossiles représentent une faible part du mix énergétique français. Malgré des politiques en faveur de la fermeture des centrales à charbon, certaines sont occasionnellement relancées pour répondre aux pics de consommation hivernaux, lorsque les autres sources d’énergie ne suffisent pas. Ces centrales permettent de pallier les risques de black-out. En effet, elles peuvent être activées rapidement pour stabiliser le réseau en cas de forte demande.
Les centrales thermiques ont été largement remplacées par le nucléaire et les énergies renouvelables au fil des décennies. Elles conservent tout de même un rôle stratégique en tant que solution de secours. Toutefois, la production thermique fossile a fortement chuté, passant de 49,2 TWh en 2022 à 32,6 TWh en 2023, marquant ainsi une des baisses les plus marquées depuis 2014.
Qui sont les producteurs d’électricité en France ?
En France, EDF, fournisseur historique d’électricité, est le principal producteur national. Son parc de production inclut l’ensemble des centrales nucléaires ainsi que des installations éoliennes, thermiques et solaires.
Engie, anciennement GDF et fournisseur historique de gaz, est le deuxième producteur d’électricité du pays. Depuis l’acquisition de Solaire Direct, Engie est même devenu le premier producteur d’énergie solaire en France.
Enfin, environ 5 % de la production d’électricité en France est assurée par des producteurs indépendants. Ces petits acteurs se concentrent principalement sur les énergies renouvelables, contribuant à diversifier les sources d’électricité.
Exportations d’électricité : la France, leader européen malgré des défis ponctuels
La France occupe une position de premier plan en tant qu’exportatrice nette d’électricité en Europe, grâce à ses capacités de production souvent excédentaires. Néanmoins, en 2022, des arrêts de réacteurs nucléaires et des centrales hydrauliques ont inversé cette tendance. Cela a obligé le pays à importer davantage pour répondre aux besoins de consommation, en particulier lors des pics hivernaux.
Cette situation exceptionnelle a temporairement fait de la France un importateur net d’électricité pour la première fois depuis 1980, avec une facture énergétique alourdie de plusieurs milliards d’euros.
En 2023, la France a retrouvé sa place de premier exportateur d’électricité en Europe, avec un solde net de 50,1 TWh, principalement à destination du Royaume-Uni et de l’Italie. Cette reprise des exportations, rendue possible par une production nucléaire plus stable et un parc de production en meilleur état, a permis au pays de réduire sa facture énergétique de 4 milliards d’euros par rapport à l’année précédente.
Lorsqu’elle exporte son électricité, la France vend cette énergie sur les marchés de l’électricité, tels que l’Epex Spot. C’est le gestionnaire de réseau RTE qui se charge ensuite de la distribution vers les pays voisins. Bien que la France reste dépendante des importations pour le gaz, cette dynamique d’exportation d’électricité est un atout économique majeur, qui permet de maintenir un équilibre énergétique tout en générant des revenus.
L’avenir de la production d’électricité en France
La production d’électricité en France repose sur un mix énergétique riche et diversifié, associant nucléaire, énergies renouvelables et, dans une moindre mesure, énergies fossiles. Cette diversité permet de répondre aux besoins énergétiques du pays tout en limitant les émissions de CO₂, un enjeu essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le nucléaire reste le pilier principal de la production, soutenu par l’essor des énergies renouvelables qui continuent de croître pour répondre aux objectifs de transition énergétique.
Si la France est aujourd’hui leader européen de l’exportation d’électricité, elle a aussi dû adapter sa production face aux défis climatiques et aux contraintes de maintenance de son parc nucléaire. Ces adaptations mettent en lumière l’importance de maintenir un équilibre entre les différentes sources d’énergie et de diversifier les moyens de production pour garantir la sécurité énergétique.
Ainsi, la France continue d’affirmer son rôle majeur dans la production et la distribution d’électricité en Europe, tout en évoluant vers un modèle plus respectueux de l’environnement. Ce modèle est essentiel pour les professionnels souhaitant optimiser leur consommation énergétique, dans un contexte où les enjeux économiques et écologiques sont plus présents que jamais.
