Un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, le marché du gaz est toujours perturbé, plongeant l’Union Européenne dans une situation fragile. Malgré la baisse des prix au début de l’année 2023, la crise énergétique n’est pas encore terminée. A travers cet article, nous revenons sur l’évolution du marché du gaz en 2022, suite à l’arrêt des livraisons russes qui représentaient 40% des importations gazières en Europe avant le début de la guerre. Nous faisons également un point sur les décisions prises par l’Union Européenne pour sortir de cette dépendance au gaz russe.
Table des matières
Les prix du gaz toujours incertains
Le marché du gaz instable
Malgré les menaces de délestage, le début de l’année 2023 a finalement été marqué par la forte baisse des prix de l’énergie. En effet, sur le marché de gros, le prix du gaz est repassé sous la barre des 50 €/MWh le vendredi 17 février dernier. Il a ainsi atteint son niveau le plus bas depuis près d’un an et demi. Pour rappel, le pic historique de 300 €/MWh a été atteint fin août 2022, au moment où l’on craignait le plus que les livraisons de gaz russe vers l’Europe s’arrêtent. Même si le marché s’est ensuite assagi, le mégawatheure de gaz s’est tout de même échangé à 123 €/MWh en moyenne sur l’année 2022, alors qu’il s’échangeait aux alentours des 47 €/MWh en 2021, des 9 €/MWh en 2020, et des 13 €/MWh en 2019.
Les raisons de la baisse des prix du gaz
Les craintes de pénuries ont fortement diminué en cette période de fin d’hiver. Les prix européens du gaz ont même baissé de 50% depuis novembre 2022. Cette baisse des prix s’explique par le fait que l’Europe passera finalement l’hiver sans coupure de courant et sans rationnement de gaz, notamment grâce à la baisse de la demande et à un niveau de stockage important. La demande de gaz a baissé en raison des températures anormalement élevées pour la période hivernale, et de l’augmentation de la production d’énergies renouvelables telles que le solaire et l’éolien. Enfin, les mesures d’économies mises en place par les entreprises et les citoyens dans le cadre de la sobriété énergétique ont également permis de réduire la demande de gaz naturel et donc de réduire les prix.
Les prix devraient donc moins flamber en 2023 mais les incertitudes restent tout de même extrêmement fortes. Pour le moment, les prix dépendent surtout de prévisions valables à l’instant T comme les conditions météorologiques ou encore les efforts de sobriété énergétique. Si les températures venaient à se normaliser à l’hiver 2023-2024, baisser la consommation d’énergie serait plus difficile.
Le GNL : une alternative au gaz russe
Hausse de l'approvisionnement en gaz naturel liquéfié
Pour se défaire rapidement du gaz russe, les pays européens se sont tournés vers les Etats-Unis afin de s’approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL). Condensé à l’état liquide, le GNL a l’avantage de pouvoir être transporté par bateau. Armelle Lecarpentier, ingénieure à l’IFP Energies nouvelles, organisme français de recherche sur l’énergie, a d’ailleurs indiqué que “le GNL représente aujourd’hui la moitié de nos importations”. Les Etats-Unis sortent donc gagnants de cette crise énergétique, car le pays est devenu le premier fournisseur de GNL de l’UE, et le premier exportateur mondial de GNL au cours du premier semestre 2022. Les Etats-Unis ont ainsi fourni plus de la moitié des importations de GNL à des pays de l’UE. Au-delà de la perte du gaz russe, cette augmentation des importations était indispensable en raison du manque de pluie qui a réduit la production hydroélectrique mais aussi des problèmes de corrosion qui ont touché les centrales nucléaires françaises.
Une position d'extrême vulnérabilité pour l'Union Européenne
La guerre en Ukraine a donc rebattu les cartes géopolitiques du gaz, et fait désormais passer la dépendance de l’UE du gaz russe au GNL. Cette situation n’est donc pas plus confortable, car en ayant fortement augmenté ses importations de GNL en 2022, l’Union Européenne risque d’être confrontée à une concurrence entre acheteurs, notamment avec la Chine. En effet, l’Asie a récemment dépassé l’Europe en tant que plus gros importateur de gaz au monde. La demande chinoise ne cesse de croitre et devrait continuer à augmenter dans les années à venir. D’autre part, face à la volonté de sortir au plus vite du charbon, un essor de nouveaux besoins massifs de gaz risque d’apparaitre d’ici à 2030 en Inde, Thaïlande, Indonésie ou encore au Pakistan. L’Union Européenne pourrait donc être exposée à un marché très concurrentiel et à des prix volatils si la demande mondiale de GNL venait à augmenter à nouveau. Enfin, la plupart des récents contrats de GNL concernent des livraisons depuis de nouvelles centrales qui seront opérationnelles en 2025.
Les énergies renouvelables : la solution pour sortir de cette dépendance
Les pays européens ont pour le moment réussi à réduire leur consommation de gaz sans être victimes de rationnement de gaz et de coupures de courant.
A présent, l’Union Européenne doit prendre des mesures afin d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande de gaz. Elle doit également mettre en place des actions de soutien pour que la situation à court terme du marché européen du gaz soit en cohérence avec les objectifs de transition énergétique et climatique à long terme des pays.
Pour sortir de cette position de vulnérabilité, l’UE doit limiter le plus possible ses consommations de gaz et donc rendre son économie plus sobre en énergie. En effet, plus les Etats membres de l’UE sauront décarboner, plus ils sauront se passer de gaz naturel, et plus ils seront autonomes d’un point de vue énergétique. Le développement des énergies renouvelables est donc un levier sur lequel l’Union Européenne veut se concentrer. C’est pourquoi, avant même le début de la guerre en Ukraine, l’UE a adopté la stratégie “Fit for 55” qui a pour objectif la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre. Elle vise également à réduire de 30% la consommation européenne de gaz naturel en 2030 par rapport à 2020. En mai dernier, le plan RePowerEU est venu compléter cette stratégie afin de sortir l’UE de sa dépendance au gaz russe d’ici 2027. Les Etats membres doivent maintenant passer aux actes. Pour parvenir à réduire significativement leur consommation d’énergies fossiles, le développement de la production d’énergies renouvelables est donc indispensable.
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La situation du marché offre pour le moment des perspectives plutôt favorables pour l’hiver 2023-2024. Malheureusement, cette situation pourrait rapidement changer en cas d’augmentation de la demande à l’été 2023 ou encore de défaillance de l’offre de GNL.
D’autre part, les pays de l’UE ont accumulé du gaz naturel à des prix forts pendant plusieurs mois, qu’ils se retrouvent désormais avec des stocks de gaz dont la valeur marchande s’est dépréciée.
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