Le mécanisme de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) est une nouvelle fois au centre de l’actualité énergétique. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a récemment dévoilé les chiffres concernant les volumes d’électricité demandés et le taux d’écrêtement pour l’année 2025. Alors que ce dispositif touche à sa fin, ces données mettent en lumière les enjeux persistants d’un marché électrique en pleine transformation.
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Un volume de demandes record pour 2025
Pour 2025, les fournisseurs alternatifs ont exprimé une demande totale de 134,93 TWh d’électricité nucléaire produite par EDF. Ce chiffre, en hausse de 3,5 % par rapport à 2024, reflète une dynamique croissante des fournisseurs alternatifs, qui ont gagné en parts de marché au cours de l’année écoulée. En effet, entre septembre 2023 et septembre 2024, la consommation annualisée en volume des fournisseurs alternatifs a augmenté de 3,3 %.
Cependant, en raison du plafond fixé à 100 TWh, les fournisseurs ne pourront recevoir que 74,12 % des volumes demandés, laissant un taux d’écrêtement de 25,88 %. Cette situation est légèrement plus restrictive que l’année précédente, où le taux d’écrêtement s’élevait à 23,32 %. Cela signifie que les fournisseurs devront se tourner davantage vers le marché de gros pour compléter leurs besoins.
Un tarif attractif mais limité
L’attractivité de l’ARENH repose sur son tarif régulé de 42 €/MWh, bien inférieur aux prix pratiqués sur les marchés de gros. Pour comparaison, le contrat Cal 25, un indicateur du marché à long terme, était récemment coté à 76,79 €/MWh. Cette différence de prix explique pourquoi les fournisseurs plébiscitent l’ARENH, qui leur permet de proposer des offres compétitives à leurs clients.
Malgré cet avantage, les contraintes de volume imposées par le plafond de 100 TWh obligent les fournisseurs à acheter une part significative de leur électricité sur les marchés, où les tarifs sont nettement plus élevés. Environ 26 % des besoins devront ainsi être comblés par des achats à des prix de marché, augmentant potentiellement les coûts pour les consommateurs finaux.
Vers la fin d’un dispositif clé du marché de l’énergie
Créé pour stimuler la concurrence sur le marché de l’électricité, l’ARENH arrive à son terme à la fin de l’année 2025. À partir de 2026, EDF sera tenu de vendre toute sa production sur les marchés, mettant fin à ce mécanisme qui a marqué une étape importante dans l’ouverture du marché énergétique. En parallèle, le gouvernement travaille actuellement à la mise en place d’un nouveau dispositif pour remplacer l’ARENH et encadrer les relations entre EDF et ses concurrents.
Dans ce contexte, la CRE continuera d’assurer les opérations liées au dispositif ARENH, notamment le calcul des compléments de prix pour les années 2025 et 2026. Ces compléments permettront d’ajuster les montants facturés afin de refléter les écarts entre les volumes attribués et les besoins réels des fournisseurs.