Les événements récents, notamment les tensions entre l’Iran et Israël et la destruction des centrales thermiques en Ukraine, ont mis en évidence la vulnérabilité de nos infrastructures énergétiques mondiales et l’urgence de diversifier nos sources d’approvisionnement.
Dans le même temps, l’Europe a affirmé son engagement pour la transition énergétique, comme l’illustre le retrait du traité sur la Charte de l’Énergie, alignant les politiques d’investissement avec les objectifs climatiques. Ce mois témoigne donc d’une avancée vers une plus grande durabilité, tout en gérant les défis actuels du marché.
Chez ATOO Energie, nous restons engagés à vous fournir des analyses pertinentes et des solutions adaptées pour naviguer dans ce paysage complexe et en évolution rapide.
Les infos à retenir
Le mois d’avril a débuté avec des nouvelles rassurantes concernant les stocks de gaz naturel en Europe. Ces derniers ont clôturé l’hiver à des niveaux historiquement élevés grâce à une stratégie proactive d’importation et une demande modérée.
Parallèlement, la transition énergétique continue de s’accélérer, comme en témoigne la décision du gouvernement français d’exiger des énergéticiens qu’ils privilégient les panneaux solaires fabriqués en Europe. Cette initiative, symbolisée par le “Pacte Solaire”, vise à renforcer la souveraineté énergétique et à stimuler l’industrie photovoltaïque locale.
Sur le plan international, l’Union européenne se lance dans une nouvelle enquête sur les subventions accordées aux fabricants chinois d’éoliennes. En effet, après les secteurs de l’automobile et des panneaux solaires, Bruxelles soupçonne les fabricants chinois d’éoliennes d’avoir touché des subventions faussant la concurrence sur le marché européen. L’UE souhaite maintenir un marché compétitif et équitable, mais également protéger les industries européennes des pratiques commerciales déloyales.
Côté géopolitique, les récentes tensions entre l’Iran et Israël ont provoqué une hausse des prix du gaz et le baril de Brent s’est rapproché de son plus haut niveau depuis un an, avec un pic enregistré à plus de 90 dollars. Malgré l’incertitude persistante, les marchés anticipent un apaisement des tensions au Moyen-Orient. Cependant, la situation géopolitique volatile exige une vigilance constante.
Enfin, le retrait de l’UE du traité sur la Charte de l’Énergie représente une avancée majeure pour aligner les politiques d’investissement avec les objectifs climatiques globaux, renforçant l’engagement de l’Europe envers une transition énergétique durable.
Le marché du gaz naturel en avril 2024
Les prix du gaz naturel sont repartis à la hausse au cours du mois d’avril. Cette hausse des prix reste tout de même modérée.
Des travaux non planifiés ont impacté la production norvégienne, ce qui a soutenu les prix du gaz. De plus, la hausse des importations de GNL vers l’Asie a également joué un rôle dans l’augmentation des prix.
Le contexte géopolitique continue de générer des inquiétudes sur le marché de l’énergie. En effet, au début du mois, des attaques russes ont été lancées contre des infrastructures de stockage ukrainiennes, considérées comme des réserves supplémentaires pour l’Europe. A cela s’ajoute les récentes tensions entre l’Iran et Israël qui ont jeté un voile d’incertitude sur le cours du pétrole. Le vendredi 12 avril, le baril de Brent s’est rapproché de son plus haut niveau depuis un an. Ce conflit s’est atténué à la fin du mois, mais le marché énergétique reste méfiant quant à une nouvelle escalade au Moyen-Orient.
Outre le contexte géopolitique, les prix du gaz sont restés plutôt stables. D’un côté, ils ont été influencés par les prévisions météorologiques et la production d’électricité renouvelable. De l’autre, les fondamentaux sont très confortables sur le marché, c’est pourquoi une potentielle flambée des prix a pu être contenue.
En effet, les niveaux de stockage sont toujours confortables. L’approvisionnement de GNL en Europe est bon, malgré la baisse des exportations en provenance des Etats-Unis. De plus, la demande industrielle reste faible et la demande de chauffage devrait continuer à baisser dans les semaines à venir en raison de la hausse des températures.
Clôture des prix au 30 avril 2024, avec évolution depuis le 2 avril 2024
Le marché de l'électricité en avril 2024
Au cours du mois d’avril 2024, les prix de l’électricité ont suivi l’évolution des prix du gaz naturel et des émissions de CO2. Après avoir baissé fin mars, ils sont repartis à la hausse durant la première quinzaine d’avril, pour finalement redescendre en fin de mois.
Le prix des émissions de CO2 a atteint son niveau le plus haut depuis deux mois, dépassant les 70 €/t. Mais, dans le même temps, la Commission européenne a publié un rapport préliminaire sur les émissions en 2023. Ces dernières ont baissé de 15,5 % par rapport à 2022, notamment grâce à l’installation de nouvelles capacités de production renouvelables, et à la faiblesse de la demande industrielle.
De manière générale, les prix de l’électricité restent très influencés par les températures et les prévisions liées à la production d’énergie renouvelable. D’ailleurs, la hausse des températures et la forte production nucléaire et éolienne ont permis aux prix spot de baisser en milieu de mois, atteignant même 0 €/MWh pendant plusieurs heures.
Le mois d’avril a également été marqué par des avancées majeures dans les réformes et réglementations du marché de l’électricité. Le Parlement européen a approuvé une réforme destinée à stabiliser et à renforcer la durabilité du marché électrique européen, en mettant particulièrement l’accent sur un soutien accru aux énergies renouvelables.
Clôture des prix au 30 avril 2024, avec évolution depuis le 2 avril 2024