ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 5 au 9 décembre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Progression d’EDF dans la relance des réacteurs nucléaires
Alors que les températures ont fortement baissé dans une grande partie de la France, les premières tensions hivernales sur le réseau électrique pourraient vite arriver. Après plusieurs mois de stagnation dans son planning de relance du parc nucléaire, l’énergéticien français enregistre enfin une baisse dans le nombre de réacteurs à l’arrêt. En effet, cette semaine, EDF recense quatre réacteurs nucléaires à l’arrêt de moins que lundi dernier. Ces quatre réacteurs ont redémarré vendredi dernier et permettent à EDF d’atteindre les 40 GW de production nucléaire. Ces remises en service arrivent à un moment crucial puisque des pics de consommation d’électricité sont attendus jusqu’à la fin de la semaine en raison des températures très froides. Pour le moment, RTE prévoit un signal EcoWatt vert jusqu’en milieu de semaine, mais il pourrait changer de couleur en fin de semaine.
Réduction des stocks de gaz en Europe
Face aux pics de consommation de ces derniers jours, notamment dus à la chute des températures, tous les postes énergétiques sont sollicités et ont enregistré une baisse. Alors que les stocks de gaz avaient atteint leur maximum depuis le mois de septembre, ils ne sont désormais remplis qu’à 92%. En cas d’arrêt total des livraisons de gaz russe, l’UE devra poursuivre ses efforts pour réduire ses besoins dans le but d’éviter de manquer de gaz au cours de l’hiver 2023/2024. Dans l’hypothèse que les livraisons de gaz russe s’arrêtent et que les importations de GNL provenant de la Chine retournent aux niveaux de 2021, l’écart entre l’offre et la demande pourrait atteindre 27 milliards de mètres cubes en 2023. L’Agence Internationale de l’Energie a d’ailleurs indiqué que les stocks de gaz de 2023 pourraient ne pas atteindre ceux de 2022. En effet, dans le contexte d’un rebond de l’économie chinoise, la demande de Pékin en GNL pourrait repartir, augmentant ainsi le concurrence avec l’Europe. D’autre part, les températures ont été clémentes cet automne, mais ça pourrait ne pas être le cas l’automne prochain, ce qui consommerait davantage de stocks. Cela montre qu’un effort plus important sur l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables et de mesures d’économies d’énergie, doit être fait pour parer aux risques de pénuries et d’une nouvelle flambée des prix lors de l’hiver 2023/2024.
L'Assemblée nationale adopte des mesures pour développer le solaire
L’Assemblée nationale a voté, vendredi 9 décembre, une série de mesures dans le cadre du projet de loi visant à accélérer la production d’énergies renouvelables. La première mesure adoptée est l’installation obligatoire d’ombrières photovoltaïques sur les parkings extérieurs faisant plus de 1500 mètres carrés. Les députés ont également voté des amendements visant à supprimer le caractère optionnel des sanctions en cas de non-respect de l’obligation, afin de les rendre systématiques. Le montant de ces sanctions a également été doublé, passant de 20 000 € à 40 000 €, selon la taille du parking. L’Assemblée a aussi adopté de nouvelles dérogations à la loi “littoral” afin d’implanter des installations photovoltaïques sur des friches situées dans des zones côtières. L’installation de centrales solaires au sol dans certaines communes de montagne a également été votée.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 130,353 €/MWh le vendredi 9 décembre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance puisqu’ils traitaient respectivement à 132,695 €/MWh et 101,450 €/MWh le vendredi 9 décembre, soit une hausse de 5,71% et de 3,60% depuis le vendredi 2 décembre.
Les prix ont augmenté en raison de la baisse des températures, ce qui a entrainé une baisse des stocks de gaz européens. La faible production nucléaire et la forte diminution de la production éolienne ont aussi entraîné une forte hausse de la production de gaz.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également augmenté, puisqu’ils ont clôturé à 448,18 €/MWh le vendredi 9 décembre, alors qu’ils s’élevaient à 384,86 €/MWh une semaine plus tôt.
Du côté du CAL-23, les prix ont baissé de 4,12%, passant de 452,71 €/MWh le vendredi 2 décembre, à 434 €/MWh le vendredi 9 décembre. En revanche, les prix ont augmenté de 2,28% pour le CAL-24, clôturant à 323,89 €/MWh le vendredi 9 décembre, alors qu’ils s’élevaient à 316,77 €/MWh une semaine plus tôt.
Le marché de l’électricité continue de suivre ceux du gaz, du charbon et des émissions de CO2. Les prévisions météorologiques sont importantes pour prévoir les évolutions des prix. En effet, la faible production éolienne ainsi que la forte baisse des températures vont se poursuivre dans les semaines à venir. Les prix du charbon ont également augmenté la semaine dernière en raison de la chute des températures. Les prix des émissions de CO2 ont donc suivi cette tendance haussière, et dépassent même les pics atteints au mois d’octobre.