ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 28 novembre au 2 décembre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Table des matières
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Le Qatar va approvisionner l’Allemagne en GNL
Face à la crise énergétique et la guerre en Ukraine, l’Allemagne souhaite se défaire du gaz russe rapidement. C’est pourquoi, le Qatar a annoncé mardi dernier, qu’un accord permettant d’approvisionner l’Allemagne en gaz naturel liquéfié (GNL) avait été trouvé. En effet, cet accord, conclu entre Qatar Energy et la compagnie américaine ConocoPhillips pour une période de quinze ans, permettra de soutenir la sécurité énergétique de l‘Allemagne et de l’Europe. Le pays du Golfe fournira donc, dès 2026, jusqu’à 2 millions de tonnes de GNL par an au terminal gazier actuellement en construction à Brunsbüttel, au nord de l’Allemagne. Jusqu’à maintenant, le Qatar approvisionnait surtout des pays d’Asie en GNL, mais depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de nombreux pays européens cherchent à négocier avec ce pays du Golfe.
Publication du niveau de demande d’ARENH pour 2023
La semaine dernière, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié le niveau de demande d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) pour 2023. Elle a reçu, pour l’année 2023, un total de demandes représentant 148,87 TWh d’électricité formulées par 87 fournisseurs. Un nombre de demandes en baisse par rapport à l’année dernière.
La CRE a corrigé les demandes d’ARENH de 14 fournisseurs pour un volume total de 0,56 TWh, selon les motifs suivants :
- Les hypothèses de consommation ou de développement commercial, qui ont été communiquées dans le dossier de demande, présentaient un risque de surestimation de la quantité d’ARENH.
- La quantité d’ARENH demandée était visiblement disproportionnée par rapport à la consommation des consommateurs finaux constatée par le passé. Mais aussi par rapport aux prévisions d’évolution de cette consommation, notamment pendant les heures ne servant pas à la détermination des droits d’ARENH.
Ces retraitements représentaient près de 90% de la demande individuelle de certains fournisseurs. La demande totale, après corrections, s’élève ainsi à 148,30 TWh, soit un taux d’attribution de 67,43%.
On parle d’écrêtement ARENH, quand la totalité des demandes des fournisseurs alternatifs dépasse le seuil réglementaire disponible de 100 TWh d’électricité. Pour 2023, le taux d’écrêtement représente donc 32,57%, contre 37,6% pour 2022.
La France va importer massivement de l’électricité cet hiver
Le Président de RTE, Xavier Piechaczyk, a indiqué que la France serait “très importatrice d’électricité cet hiver” pour compenser la faible production nucléaire. Alors qu’elle était exportatrice d’électricité, la France est devenue importatrice d’électricité en raison de l’arrêt de nombreux réacteurs au sein de son parc nucléaire. Ces arrêts sont notamment dus à des maintenances programmées et des problèmes de corrosion. En effet, aujourd’hui la capacité nucléaire disponible s’élève à 35GW. L’objectif serait d’atteindre 40-41 GW au 1er janvier, et 43 GW au 31 janvier, sur un total de 61 GW de capacité nucléaire installée.
La France se fournit désormais en Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et Belgique, et va donc continuer d’importer de l’électricité cet hiver afin de pouvoir éviter les coupures. Si pour le moment le risque de coupure reste seulement une hypothèse, ce scénario est tout de même envisagé par le gouvernement. En effet, environ 60% de la population française pourrait être concernée, rappelle Xavier Piechaczyk, en expliquant qu’il est nécessaire de baisser sa consommation d’électricité. RTE a d’ailleurs constaté que la consommation d’électricité en France avait diminué ces dernières semaines par rapport à la moyenne des années précédentes. Mais cette baisse est largement concentrée dans le secteur industriel en raison de la flambée des prix de l’énergie. Cette baisse de consommation commence également à se voir chez les particuliers, et s’explique ici par la météo clémente du mois de novembre réduisant donc les besoins en électricité pour se chauffer. En revanche, une baisse de consommation n’a pas encore été constatée dans le secteur tertiaire.
Focus sur le marché du gaz naturel

* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 125,196 €/MWh le vendredi 2 décembre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance, puisqu’ils s’élevaient respectivement à 125,53 €/MWh et 98,01 €/MWh le vendredi 2 décembre, soit une hausse de 4,46% pour le PEG CAL-23 et de 5,14% pour le PEG CAL-24, depuis le vendredi 25 novembre.
Cette hausse des prix du gaz s’explique principalement par la forte baisse de la production éolienne en Europe, ce qui a entrainé le redémarrage de nombreuses centrales au gaz. Les conditions météorologiques, comme l’impact du vent et des températures, seront donc au centre de l’attention dans les prochains jours. De leurs côtés, les sites de stockage ont commencé à injecter davantage de gaz dans le réseau. Mais la menace d’une nouvelle baisse des exportations russes passant par l’Ukraine commence à s’estomper.
Focus sur le marché de l'électricité

La semaine dernière, les prix de l’électricité ont suivi la même tendance que ceux du gaz, clôturant à 384,86 €/MWh le vendredi 2 décembre.
Les CAL-23 et CAL-24 ont également augmenté, puisqu’ils traitaient respectivement à 452,71 €/MWh et 316,77 €/MWh le vendredi 2 décembre. Il s’agit donc d’une hausse de 5,77% pour le CAL-23 et de 7,50% pour le CAL-24, depuis le vendredi 25 novembre.
Les prix continuent de varier en fonction des conditions météorologiques, notamment de la baisse des températures et de l’absence de vent. Le redémarrage de nombreuses centrales au gaz et au charbon a également entrainé la hausse du prix des émissions de CO2, puisque des certificats d’émissions de CO2 supplémentaires doivent être achetés.