ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 14 au 18 novembre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Ouverture du nouveau dispositif d’aide pour les entreprises
Comme annoncé il y a plusieurs semaines, le gouvernement a élargi le dispositif d’aide aux factures d’énergies pour les entreprises. En effet, les critères d’éligibilité ont ainsi été assouplis et les plafonds d’aides ont été augmentés. Depuis le samedi 19 novembre, un nouveau portail, plus simple et plus rapide, est disponible en ligne afin de permettre aux entreprises de faire leurs démarches de manière autonome.
Concrètement, jusqu’au 31 décembre 2022, toutes les entreprises peuvent bénéficier de l’aide au paiement des factures d’électricité jusqu’à 4 millions d’euros. Pour pouvoir recevoir cette aide, les entreprises doivent répondre à plusieurs critères :
- Au moment de la demande d’aide, le prix de l’énergie doit avoir augmenté de 50% par rapport au prix moyen payé à la même période en 2021.
- Les dépenses énergétiques de l’entreprises, au moment de la demande, doivent représenter plus de 3% du chiffre d’affaires de l’année 2021.
Ce nouveau dispositif prévoit également de réduire le nombre de justificatifs nécessaires à la demande d’aide. En effet, seules les factures d’énergie seront nécessaires pour les entreprises qui sollicitent une aide limitée à 4 millions d’euros. Le montant de l’aide sera d’ailleurs proportionnel à l’augmentation du coût de l’électricité ou du gaz. De leurs côtés, les délais de versement de l’aide seront raccourcis.
Le guichet de demande d’aide ouvert depuis le 19 novembre, concerne les mois de septembre et octobre 2022. Un deuxième guichet de demande d’aide ouvrira début 2023, pour les mois de novembre et décembre 2022.
Les entreprises les plus consommatrices d’énergies pourront, de leurs côtés, prétendre à des aides comprises entre 50 et 150 millions d’euros. Elles devront également répondre à des critères précis :
- Le prix de l’énergie doit avoir augmenté de 50% au moment de la demande d’aide, par rapport au prix moyen payé à la même période en 2021.
- Les dépenses énergétiques de l’entreprise doivent représenter plus de 3% du chiffre d’affaires de 2021
- Si ce n’est pas le cas, les dépenses énergétiques du 1er semestre 2021 doivent représenter plus de 6% du chiffre d’affaires du premier semestre 2022.
- L’entreprise doit avoir un excédent brut d’exploitation négatif ou en baisse de 40% sur la période où la demande d’aide est réalisée.
Pour les entreprises les plus énergivores, le guichet d’aides concernant les mois de septembre et octobre sera ouvert à la fin du mois de novembre. Celui concernant les mois de novembre et décembre sera disponible au début de l’année 2023.
Un simulateur d’aide est disponible sur le site du gouvernement.
Risque élevé de tensions sur le réseau électrique en janvier
Alors que la France va bientôt entrer dans l’hiver, l’état du parc nucléaire français est toujours préoccupant. De nombreux réacteurs nucléaires sont à l’arrêt, c’est pourquoi RTE a publié, la semaine dernière, une mise à jour de ses prévisions pour les mois à venir. En effet, le gestionnaire du réseau s’inquiète de la situation prévue pour le mois de janvier, prévoyant ainsi un risque de tension élevé sur le réseau. Ceci est notamment dû aux retards qu’accumule EDF dans le redémarrage de ses centrales. La France disposera donc de 3 à 4 gigawatts de moins par rapport aux dernières prévisions de RTE. La disponibilité du parc nucléaire devrait ainsi atteindre 40 gigawatts au début du mois de janvier. Ecowatt pourrait donc envoyer plusieurs signaux rouges en janvier, pour demander aux consommateurs de faire des efforts sur leurs consommations d’énergie, même si cela dépendra aussi des conditions climatiques et d’une possible vague de froid. Pour rappel, un signal rouge de la part d’Ecowatt est envoyé la veille d’un risque de délestage, c’est à dire lorsque le gestionnaire du réseau prévoit qu’il n’y aura pas assez d’électricité pour tout le monde. Si cela arrive, RTE demande à Enedis de se préparer à couper, pendant environ deux heures et à tour de rôle, des fractions du réseau électrique.
RTE retient tout de même que les consommations électriques continuent de baisser chaque semaine notamment en raison du haut niveau des températures et de l’importante baisse de la consommation de la grande industrie par rapport aux années précédentes. RTE a également souligné qu’un « effet baissier est également perceptible dans le secteur résidentiel (et dans une moindre mesure tertiaire), mais devra être confirmé dans les prochaines semaines au fur et à mesure que les températures baisseront ». Le réseau risque donc d’être sous tension, mais la France ne devrait pas connaitre de situations extrêmes, comme la perte totale de contrôle du système électrique. Les Français sont donc appelés à la vigilance cet hiver notamment sur la période de janvier. Les tensions devraient ensuite se calmer, jusqu’au prochain hiver.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 90,304 €/MWh le vendredi 18 novembre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont également augmenté puisqu’ils s’élevaient respectivement à 111,722 €/MWh et 92,264 €/MWh le vendredi 18 novembre, soit une hausse de 15,32% et de 9,40% depuis le vendredi 11 novembre.
Ces hausses de prix interviennent après avoir appris que le terminal de GNL américain Freeport, touché par une explosion et un incendie en juin dernier, n’allait pas reprendre ses exportations au mois de novembre comme prévu initialement. Des travaux de maintenance sont toujours en cours, les exportations devraient ainsi reprendre au mois de janvier.
L’augmentation des prix s’explique également par les risques liés au redémarrage du champ gazier norvégien Aasta Hansteen, lui aussi touché par un incendie du transformateur.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix de l’électricité ont aussi augmenté, clôturant à 239 €/MWh le vendredi 18 novembre.
Du coté des prix futurs, le CAL-23 a baissé de 4,8% alors que le CAL-24 a augmenté de 2% depuis le vendredi 11 novembre. En effet ils s’élevaient respectivement à 390,95 €/MWh et 274,16 €/MWh vendredi dernier, soit le 18 novembre.
Globalement, les prix de l’électricité ont suivi la même tendance que ceux du gaz naturel. La production nucléaire française est toujours décevante, ce qui ne permet pas de réduire le prix des émissions de CO2. En effet, pour palier à la faible production des centrales nucléaires, la production d’électricité provenant des centrales au gaz et au charbon doit augmenter, entrainant ainsi une hausse des émissions de CO2.
Vu dans la presse
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