ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 17 au 21 octobre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Une partie de la facture d’électricité des entreprises sera prise en charge par l’Etat en 2023
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé qu’une “garantie électricité” destinée aux entreprises serait mise en place prochainement. Cette garantie permettra de prendre en charge une partie de la facture d’électricité des entreprises de plus de dix salariés et de deux millions d’euros de chiffre d’affaires. Les très petites entreprises sont, de leurs côtés, déjà concernées par un autre dispositif. Un amendement sera bientôt déposé, mais la ministre a déjà indiqué qu’un plafond serait mis en place et qu’une contribution établie par rapport à un prix de référence serait réclamée aux entreprises énergétiques faisant de gros profits. Ce montant serait alors reversé aux consommateurs. Dans un contexte de flambée des prix, le gouvernement a indiqué qu’il ne laisserait pas tomber les entreprises et les industriels.
Embouteillage de navires méthaniers en Europe
Les installations européennes d’importation de GNL se sont retrouvées saturées en raison de l’explosion de la demande de GNL pour remplacer le gaz russe. La semaine dernière, au moins sept méthaniers attendaient au large de la côte ouest de l’Espagne, alors que deux autres étaient ancrés au Royaume Uni. Une trentaine d’autres méthaniers navigueraient lentement aux abords de l’Europe dans l’attente de décharger leur gaz. L’Europe dispose au total d’une trentaine de terminaux de regazéification dédiés à la réception de GNL. Cela ne suffit pourtant pas à absorber l’explosion de la demande suite à la baisse des livraisons de gaz russe due à la guerre en Ukraine. D’autre part, ces terminaux ne sont pas forcément bien répartis en fonction des besoins des différents pays. En effet, on en retrouve surtout dans des pays peu dépendants du gaz russe comme le Royaume-Uni, le Portugal et l’Espagne. L’Allemagne, qui achète beaucoup de gaz en provenance de la Russie, ne possède, quant a elle, aucune installation. Par ailleurs, les températures encore clémentes pour la saison, ainsi que le ralentissement de la production des industriels européens face à l’explosion des prix du gaz, ont entrainé un ralentissement de la consommation de gaz. En conséquence, les réserves des pays européens ne se vident pas beaucoup et ne peuvent donc pas absorber l’afflux de navires chargées de GNL.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 39,300 €/MWh le vendredi 21 octobre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont également baissé, puisqu’ils s’élevaient respectivement à 136,503 €/MWh et 105,044 €/MWh le vendredi 21 octobre. On constate donc une baisse de 5,47% pour le PEG CAL-23 et de 7,85% pour le PEG CAL-24 depuis le vendredi 14 octobre.
Cette baisse des prix du gaz naturel s’explique tout d’abord par l’arrivée à saturation des sites de stockage européens, et par une offre de GNL très satisfaisante. De plus, la remise en service du terminal de GNL américain Freeport, qui avait été touché par un incendie il y a quelques mois, est prévue pour la mi-novembre. Enfin, des températures élevées sont attendues pour le début du mois de novembre.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière. Ils s’élevaient ainsi à 158,13 €/MWh le vendredi 21 octobre.
Du côté des CAL-23 et CAL-24, les prix ont également baissé, puisqu’ils traitaient respectivement à 534,67 €/MWh et 264,00 €/MWh le vendredi 21 octobre, soit une baisse de 2,88% et de 4,35% depuis le 14 octobre.
Les prix de l’électricité continuent de suivre ceux du gaz et du charbon. En effet, le prix du charbon a baissé en raison de la baisse prévue de l’activité économique en 2023 et grâce à des stocks élevés. De son côté, l’Allemagne a annoncé qu’elle allait prolonger le fonctionnement de 3 unités nucléaires jusqu’à la mi-avril, alors qu’EDF a revu à la baisse son objectif de production nucléaire pour cet hiver. Cela a donc eu un impact sur les prix des émissions de CO2, puisqu’une plus grande quantité d’électricité devra être produite via des sources d’énergie plus polluantes.