ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 18 au 22 juillet 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
L’Etat lance une OPA pour renationaliser EDF
Le 6 juillet dernier, la Première ministre Elisabeth Borne avait annoncé l’objectif de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF, afin d’avoir la pleine maitrise de la production d’électricité et ainsi relancer la filière nucléaire. Suite à cela, le gouvernement, qui détient aujourd’hui 84,1% de l’énergéticien, a fait part, mardi dernier, de son intention de lancer une OPA (offre publique d’achat) sur 100% du capital du groupe. Cette opération qui coûterait 9,7 milliard d’euros, concerne les 15,9% du capital restant avec une offre basée à 12 euros par action (et 15,64 euros par Oceane – obligation convertible) contre 32 euros lors de la mise en Bourse d’EDF en 2005. Certains actionnaires, ainsi que l’association de défense des actionnaires minoritaires, montrent déjà leur mécontentement suite à ces annonces et demandent une revalorisation du prix de l’action. Le gouvernement, de son côté, souhaite que l’offre soit déposée d’ici à septembre auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) et espère finaliser l’opération fin octobre.
L'Assemblée nationale relève le prix de l’ARENH à 49,50 €/MWh
Vendredi dernier, l’Assemblée nationale a adopté un amendement à un projet de loi portant sur l’augmentation du prix régulé de revente de l’électricité (ARENH) produite par EDF. Le prix actuel s’élève à 42 €/MWh, mais depuis le mois d’avril, le gouvernement l’a temporairement relevé à 46,20 €/MWh pour 20 TWh supplémentaires. En effet, cette décision avait été prise dans le cadre des mesures d’urgences pour protéger les consommateurs de la flambée des prix de l’énergie. Malgré l’opposition du gouvernement, les députés ont voté en faveur de l’amendement lors des débats sur le projet de loi pour le pouvoir d’achat. A compter du 1er janvier 2023, EDF revendra donc une part de son électricité nucléaire à ses concurrents pour un tarif fixe “d’au moins 49,50 €/MWh”.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière clôturant à 494,03 €/MWh le vendredi 22 juillet.
Du côté du CAL-23, les prix ont légèrement baissé au cours de la semaine mais sont finalement repartis à la hausse le vendredi 22 juillet clôturant à 465,30 €/MWh. Ils ont donc augmenté de 0,48% depuis le vendredi 15 juillet. En ce qui concerne le CAL-24, les prix ont également baissé la semaine dernière, s’élevant ainsi à 247,70 €/MWh le vendredi 22 juillet. Ils ont donc baissé de 0,92% depuis le vendredi 15 juillet.
Les prix de l’électricité se maintiennent à des niveaux très élevés notamment en raison de la sécheresse et des fortes températures. La disponibilité hydraulique est toujours faible et l’état du parc nucléaire français reste très préoccupant à cause d’un débit d’eau fortement réduit. Selon EDF, 30 réacteurs sur 56 sont actuellement indisponibles. En plus du pic caniculaire, ce nombre inédit de parcs à l’arrêt s’explique par le report d’opérations de maintenance en raison de la crise sanitaire, l’arrivée à l’âge de 40 ans de plusieurs dispositifs nécessitant ainsi un contrôle, mais aussi l’inspection de certains réacteurs sujets à des problèmes de corrosion demandée par l’Autorité de sûreté nucléaire. Cependant, cette hausse des prix a été limitée par la baisse des prix des émissions de CO2.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Après avoir baissé en fin de semaine 28, les prix spot du gaz naturel sont de nouveau repartis à la hausse, la semaine dernière, pour clôturer vendredi à 130,394 €/MWh contre 117,997 €/MWh le vendredi 15 juillet, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont légèrement baissé mardi dernier mais dès le lendemain, les prix repartaient à la hausse. Ils s’élevaient respectivement à 124,071 €/MWh et 78,707 €/MWh vendredi dernier, soit une augmentation de 7,58% pour le PEG CAL-23 et de 1,25% du côté du PEG CAL-24 depuis le 15 juillet.
Après 10 jours de maintenance, le gazoduc Nord Stream 1 a repris du service jeudi dernier, alors que certains pays européens craignaient une fermeture prolongée voire définitive pour des raisons politiques. D’après Gazprom, le gazoduc livrerait environ 30% de ses capacités à l’Allemagne. Ces annonces n’ont pas freiné l’augmentation des prix du gaz bien longtemps puisque la Russie s’interroge toujours sur l’état général de la turbine Siemens renvoyée, par le Canada, en Allemagne. Décision qui a, par ailleurs, été fortement critiquée par le président ukrainien. Cette turbine étant considérée comme essentielle au bon fonctionnement de Nord Stream 1, le président Poutine a déclaré que selon son état, les opérateurs du gazoduc “devront tout simplement la désactiver à un moment donné, et alors Nord Stream 1 s’arrêtera”. Les incertitudes liées aux livraisons de gaz sont présentes depuis plusieurs mois maintenant, empêchant une baisse des prix dans l’immédiat.
Vu dans la presse
Baisser la consommation de gaz de 15% : la demande pressante de Bruxelles aux Vingt-Sept pour passer l’hiver