ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 27 juin au 01 juillet 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Table des matières
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Les pays occidentaux valident un plafonnement des prix sur le pétrole russe
Dans le but d’empêcher la Russie de s’enrichir davantage avec ses exportations de gaz et de pétrole, et ainsi la rendre vulnérable face à l’Ukraine, les dirigeants du G7 ont annoncé la mise en place d’un système de plafond sur les prix du pétrole russe. Ce projet viserait à contraindre la Russie à vendre son pétrole à un prix se situant en dessous du plafond fixé par les occidentaux. La mise en place de ce mécanisme ne sera pas sans difficulté puisqu’il s’agit d’un “concept nouveau” jamais testé ni approuvé auparavant. Plusieurs professionnels de secteurs différents devront être impliqués dans l’élaboration de ce projet, que ce soit le secteur public ou le secteur privé, notamment le domaine des assurances et des transports. Jeudi dernier, Moscou a déjà fait part de son avis à ce sujet et estime qu’une telle mesure provoquerait un “déséquilibre sur le marché” et, par conséquent, une hausse des prix, directement répercutée sur les consommateurs européens.
L’Ukraine a commencé à exporter de l’électricité vers l’Union Européenne
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé jeudi soir que l’Ukraine allait exporter de l’électricité de manière significative, via la Roumanie, vers l’Union Européenne. Il s’agit d’une étape importante dans leur rapprochement avec l’Union Européenne, après l’accord officiel des 27 Etats membres suite à la candidature de l’Ukraine de rejoindre l’Union Européenne. Le chef d’Etat a insisté sur le fait que l’électricité ukrainienne pouvait remplacer une part importante du gaz russe consommé par les Européens et qu’il s’agissait d’une question de sécurité pour l’Europe entière. Ce partenariat permet ainsi d’apporter une source d’électricité en plus aux pays de l’UE et des revenus indispensables à l’Ukraine.
La production photovoltaïque, plus importante que le nucléaire ?
Alors qu’en France le parc nucléaire est touché par de nombreux arrêts, l’électricité solaire continue de gagner du terrain en Allemagne. En effet, durant la semaine du 13 au 19 juin, les panneaux solaires allemands ont fourni, aux heures les plus ensoleillées, la moitié de la consommation électrique du pays. Sachant que près de la moitié des réacteurs nucléaires français étaient à l’arrêt, les panneaux allemands ont produit plus d’électricité que l’ensemble de la puissance nucléaire disponible en France (29 GW), avec un pic à 38,7 GW de solaire enregistré en Allemagne le vendredi 15 juin. Il est important de noter que la sécheresse et la canicule ne sont pas favorables à la production d’électricité nucléaire car ce système demande beaucoup d’eau et rejette une quantité de chaleur élevée. A contrario, la production photovoltaïque augmente avec le soleil et la chaleur. L’Allemagne devrait battre ses propres records de production photovoltaïque chaque année, car elle ne cesse d’augmenter ses installations photovoltaïques. Depuis mai 2022, les nouvelles constructions du Bade-Wurtemberg, province du sud-ouest de l’Allemagne, ont l’obligation d’intégrer des panneaux photovoltaïques. Au premier trimestre 2022, les énergies renouvelables ont ainsi atteint 50% de la consommation d’électricité allemande. De son côté, la France consacre encore une place mineure à la production photovoltaïque, alors que les conditions climatiques et géographiques du pays sont bien plus favorables qu’en Allemagne.
Focus sur le marché de l’électricité

Les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 343,16 €/MWh le vendredi 1er juillet.
De leurs côtés, les CAL-23 et CAL-24 étaient également en hausse tout au long de la semaine, puisqu’ils s’élevaient respectivement à 364,29 €/MWh et 206,13 €/MWh le vendredi 1er juillet. Les prix ont donc augmenté de 13,30% pour le CAL-23 et de 4,21% pour le CAL-24, depuis le vendredi 24 juin, soit une semaine plus tôt.
Les prix de l’électricité continuent de suivre la tendance haussière des prix du gaz, du charbon et des émissions de CO2. En effet, les prix du charbon sont très élevés car certains pays européens tels que les Pays-Bas et l’Allemagne ont l’intention d’augmenter leur production d’électricité à base de charbon afin de réduire leur dépendance au gaz russe. Mais ces perspectives de production d’électricité plus polluante ainsi que les inquiétudes concernant l’approvisionnement pour l’hiver prochain ont entrainé une augmentation des prix des émissions de CO2. Enfin, la situation du parc nucléaire français est toujours préoccupante car, en plus des problèmes de corrosion, certaines centrales pourraient fermer en raison du faible débit d’eau causé par les mois de sécheresse passés.
Focus sur le marché du gaz naturel

* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont de nouveau augmenté la semaine dernière, atteignant un pic à 123,943 €/MWh jeudi dernier. Ils ont ensuite, très légèrement, baissé pour clôturer vendredi 1er juillet à 122,388 €/MWh, contre 118,420 €/MWh une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 étaient en hausse sur l’ensemble de la semaine 26. Ils s’élevaient respectivement à 101,02 €/MWh et 66,52 €/MWh vendredi dernier, soit une augmentation de 10,71% pour le CAL-23 et de 10,04% du côté du CAL-24, depuis le vendredi 24 juin.
La faiblesse des exportations de gaz russes vers l’Europe est plus présente que jamais, entrainant, par conséquent, de fortes inquiétudes concernant les stocks pour l’hiver prochain. En effet, l’objectif, énoncé par la Commission européenne, est d’atteindre, au minimum, 80% de taux de remplissage avant le début de l’hiver. En Allemagne, la situation est très alarmante depuis que la Russie a réduit de 60% ses livraisons. De plus, le géant gazier Gazprom, a annoncé la fermeture temporaire, du 11 au 21 juillet, de deux lignes du gazoduc Nord Stream 1 pour des travaux de maintenance. Pendant ces 10 jours, l’Allemagne sera, alors, une nouvelle fois impactée puisqu’elle sera privée de gaz. Pour y faire face, le groupe allemand die Funke, appelle la population allemande à faire “des économies urgentes et massives de gaz”.
Vu dans la presse
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