Point hebdo : le marché de l’énergie du 13 au 17 juin 2022

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 13 au 17 juin 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

La Russie coupe le gaz à la France

GRTgaz, le gestionnaire du réseau de transport de gaz, a annoncé vendredi 17 juin, qu’il ne recevait plus de gaz russe par gazoduc depuis le mercredi 15 juin. Cette coupure intervient dans une période folle où Gazprom, le géant gazier russe a déjà coupé ses livraisons de gaz vers la Pologne, la Bulgarie et la Finlande, et réduit de 60% ses livraisons vers l’Allemagne. Alors que la grande majorité du gaz importé arrive habituellement par gazoduc, la Russie, qui fournit 17% de la consommation de gaz du pays, a interrompu le flux par l’unique point d’interconnexion entre la France et l’Allemagne. Le gestionnaire du réseau français affirme qu’il n’y aura pas de difficulté d’approvisionnement pour le moment. La crainte est plutôt attendue pour cet hiver, car le stockage de gaz de la France s’élève actuellement à 56%, et c’est généralement lors de la période estivale que les pays remplissent leurs réserves. La France importe du gaz d’autres pays comme la Norvège et les Etats-Unis et a augmenté ses achats de GNL, le gaz naturel liquéfié qui arrive par navire méthanier. Néanmoins, si la Russie décidait de ne pas reprendre ses livraisons de gaz l’hiver prochain, la France pourrait ne pas avoir suffisamment de gaz pour les foyers se chauffant avec ce type d’énergie mais aussi pour les centrales à gaz qui fabriquent de l’électricité.

L’Allemagne fait appel au charbon afin de sécuriser son approvisionnement en énergie

Face aux récentes baisses des livraisons russes, le gouvernement allemand a décidé de faire davantage appel au charbon afin de sécuriser son approvisionnement en gaz. En effet, le pays souhaite utiliser moins de gaz pour produire son électricité, et se tourne ainsi vers les centrales à charbon. Cette décision a été prise en raison de la baisse des livraisons de gaz décidée par le géant gazier russe Gazprom, qui veut faire pression sur les pays européens suite à la guerre que mène la Russie en Ukraine. Il s’agit d’une décision difficile à prendre pour l’Allemagne puisqu’elle avait l’ambition de sortir du charbon d’ici 2030. En effet, le bilan carbone de la production d’électricité du pays est l’un des plus mauvais d’Europe, notamment en raison de l’utilisation importante de charbon. D’autres mesures vont êtres mises en place afin de baisser l’utilisation du gaz comme la création d’un système d’enchères pour la vente de gaz aux industriels. Robert Habeck, le ministre de l’économie, a indiqué que la situation était sérieuse, car l’Allemagne continue d’importer environ 35% de son gaz de Russie.

La France souhaite simplifier les démarches administratives pour les EnR

Le ministère de la Transition énergétique prépare un projet de loi visant à proposer des mesures de simplification administrative afin d’accélérer le développement des énergies renouvelables en France. Le statut des éoliennes et autres objets flottants produisant de l’énergie sera simplifié pour que les autorisations soient délivrées plus rapidement. Si on compare la France aux autres pays de l’Union Européenne, on constate qu’il faut en moyenne neuf ans pour obtenir toutes les autorisations de construction pour un parc éolien en mer en France, contre quatre ans en Allemagne et seulement trois ans en Belgique.

Focus sur le marché de l’électricité

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Les prix spot de l’électricité ont fortement augmenté la semaine dernière, clôturant à 303,54 €/MWh vendredi dernier contre 194,05 €/MWh le vendredi 10 juin. 

Les CAL-23 et CAL-24 ont baissé en début de semaine et ont à nouveau augmenté jusqu’au jeudi 16 juin. Ils ont ensuite baissé le dernier jour de la semaine, traitant respectivement à 307,80 €/MWh et 201,88 €/MWh, soit une augmentation de 3,29 % pour le CAL-23 et une baisse de 0,98 % pour le CAL-24 depuis le vendredi 10 juin. 

Les prix de l’électricité ont continué à augmenter la semaine dernière puisqu’ils ont suivi la forte hausse des prix du gaz et des émissions de CO2. En effet, les prix des émissions de CO2 ont augmenté car le Parlement Européen étudie toujours les modifications proposées dans le cadre du système d’échange de quotas d’émissions. L’augmentation des températures à également entraîné une demande d’électricité plus élevée et donc une hausse des prix. La baisse de la production éolienne ainsi que la faible production nucléaire ont aussi impacté le marché de l’électricité.

Focus sur le marché du gaz naturel

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* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.

Les prix spot du gaz naturel ont subi de fortes augmentations la semaine dernière. Ils ont clôturé à 101,98 €/MWh vendredi dernier contre 81,495 €/MWh le vendredi 10 juin, soit une semaine plus tôt.

Les PEG CAL-23 et CAL-24 suivent également la tendance haussière puisqu’ils ont fortement augmenté en milieu de semaine pour diminuer ensuite légèrement. Ils s’élevaient respectivement, vendredi dernier, à 80,315 €/MWh et 60,37 €/MWh, soit une augmentation de 8,53% pour le PEG CAL-23 et de 1,71% du côté du PEG CAL-24, depuis le 10 juin.

Les prix du gaz ont augmenté brutalement depuis mercredi pour diverses raisons. Tout d’abord, l’incendie survenu mercredi 8 juin, dans le terminal de gaz Freeport LNG basé aux Etats-Unis, a entraîné une réduction des exportations de GNL vers l’Europe. L’usine ne sera à nouveau pleinement opérationnelle qu’à partir de la fin 2022. L’autre raison de la hausse fulgurante des prix du gaz, la semaine dernière, est l’arrêt des livraisons de gaz russe vers la France. D’après GRTgaz, il n’y a pas d’inquiétude à avoir quant à l’approvisionnement actuel mais si cela perdure les stocks de gaz ne seront certainement pas suffisants pour affronter l’hiver prochain. Suite à ces annonces, une baisse considérable des prix est donc inenvisageable pour le moment.

Vu dans la presse

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