Point hebdo : le marché de l’énergie du 6 au 10 mars 2023

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ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 6 au 10 mars 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

Nouveau coup dur pour EDF et son parc nucléaire

EDF a découvert de nouveaux défauts sur trois réacteurs nucléaires, ce qui pourrait bouleverser le calendrier de maintenance des centrales. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), des contrôles ont permis de détecter la présence de fissures “non négligeables” dans les réacteurs de Cattenom 3 (Moselle) et de Penly 1 et 2 (Seine-Maritime). En effet, il avait été demandé à l’énergéticien d’examiner les soudures qui avaient été reprises au moment de la construction des centrales, soit 320 soudures. Selon l’ASN, environ 200 sont encore à passer au crible. C’est donc ce travail qui a permis de découvrir une fissure de taille encore jamais vue dans le réacteur de Penly 1.  

Suite à ces découvertes, le prix de l’électricité a bondi de 9% sur le marché à terme. Le marché pourrait donc rester volatile puisque ces fissures risquent de provoquer de nouveaux arrêts prolongés de réacteurs et soulever des incertitudes sur la production nucléaire en 2023.  

Accélération du nucléaire : le projet de loi examiné par l’Assemblée nationale

Le gouvernement souhaite relancer le nucléaire français en construisant six nouveaux réacteurs d’ici 2035. Les députés ont quatre jours pour étudier les 650 amendements de ce projet de loi, déjà adopté au Sénat. Il vise notamment à prolonger la durée de vie du parc vieillissant mais aussi à accélérer les démarches en démantelant l’Institut de sûreté nucléaire (IRSN).

En effet, l’exécutif souhaite pouvoir prolonger la durée de vie des centrales nucléaires au-delà de 60 ans, contre 40 ans maximum. Le risque est de voir des incidents se multiplier comme l’apparition de fissures sur les réacteurs nucléaires, comme sur le  réacteur de  Penly 1 (Seine-Maritime). Cette découverte arrive donc au mauvais moment pour le gouvernement mais aussi les pro-nucléaires.  

D’autre part, le gouvernement a également décidé de réorganiser la sûreté nucléaire en démantelant l’IRSN pour le fusionner avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans le but de fluidifier les processus d’examen. En effet, Emmanuel Macron veut transférer les compétences de l’IRSN, expert du risque radiologique en France, à l’ASN, le gendarme du nucléaire. Mais la fusion de ces deux entités fait peser le risque sur la sécurité des installations nucléaires à long terme. Il est vrai que ce démantèlement va être difficile à défendre alors que des problèmes de fissures apparaissent sur certains réacteurs depuis plusieurs jours. 

Nouveau record pour la production éolienne française

Selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, la production éolienne française n’a jamais été aussi puissante. Grâce à la tempête Larisa, les turbines installées en France ont plafonné à 16 644 MW le vendredi 10 mars, soit 651 MW de plus que le précédent record atteint en février 2022. La production éolienne représentait jusqu’à 27% de la production électrique nationale. Même si cet épisode venteux est très favorable à la production éolienne, il est tout de même logique que la filière batte de nouveaux records chaque année puisque la puissance éolienne installée ne cesse d’augmenter en France. En effet, celle-ci est passée de 18,7 GW à 20,6 GW entre 2021 et 2022.  

Focus sur le marché du gaz naturel

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Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 53,796 €/MWh le vendredi 10 mars.  

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 55,045 €/MWh et 45,141 €/MWh le vendredi 10 mars, soit une hausse de 12,82% pour le PEG CAL-24 et de 6,44% pour le PEG CAL-25, depuis le vendredi 3 mars. 

Après avoir continué à baisser en début de semaine, les prix du gaz naturel ont finalement augmenté. Malgré les stocks élevés et la baisse de la demande en cette fin d’hiver, les grèves en France ont fait repartir les prix à la hausse. En effet, les mouvements de grèves ont eu un impact sur le bon fonctionnement des terminaux de GNL. Les prévisions climatiques plus clémentes pour la semaine à venir et la baisse des prix du charbon devraient permettre aux prix de baisser à nouveau.  

Focus sur le marché de l'électricité

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Les prix spot de l’électricité ont continué à baisser la semaine dernière, clôturant à 119,84 €/MWh le vendredi 10 mars.  

De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont augmenté puisqu’ils traitaient respectivement à 205,75 €/MWh et 135,56 €/MWh le vendredi 10 mars, soit une hausse de 32,17% pour le CAL-24 et de 12,35% pour le CAL-25 depuis le vendredi 3 mars.  

Tout comme les prix du gaz naturel, ceux de l’électricité ont baissé en début de semaine, aidés par une demande inférieure à la moyenne. Cette baisse a été interrompue au cours de la semaine en raison des grèves qui ont affecté la production d’électricité. Même si cette réduction de production a été compensée par les importations, des fissures ont été détectées sur trois réacteurs nucléaires. Cela risque donc de bousculer le calendrier de maintenance des centrales nucléaires. Enfin, les prix des émissions de CO2 ont à nouveau augmenté en raison des craintes liées à la disponibilité nucléaire. En effet, cela pourrait entrainer une hausse de la production d’électricité basée sur le gaz et le charbon.  

Vu dans la presse

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