ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 27 février au 3 mars 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Les importations européennes de GNL ont augmenté de 63% en 2022
Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les importations européennes de gaz naturel liquéfié ont bondi de 63%, avec une hausse de 66 milliards de m3 en 2022. En effet, afin de réduire sa dépendance au gaz russe, l’Europe a dû se tourner vers d’autres pays producteurs de gaz, et plus particulièrement de GNL. « L’Europe a été le premier moteur de l’augmentation de la demande de GNL en se détournant des gazoducs russes. Les cargaisons de GNL livrées à l’Europe ont augmenté de 63% l’an dernier », a indiqué l’AIE. Cette hausse de la demande en Europe a entrainé l’augmentation des prix, c’est pourquoi en 2022 le marché mondial de GNL a doublé en valeur pour atteindre un montant record de 450 milliards de dollars, alors qu’en volume, il a seulement progressé de 6%. Les Etats-Unis sont ainsi devenus premier exportateur mondial de GNL au cours du premier semestre 2022, avec une explosion des exportations vers l’Europe (+143% par rapport à 2021). Les pays européens se sont également tournés vers d’autres fournisseurs comme le Qatar, la Norvège, l’Angola ou encore l’Egypte.
La grève des agents EDF affecte la production d’électricité nucléaire
Depuis vendredi soir, les agents EDF sont en grève reconductible contre le projet de réforme des retraites. Ces derniers n’ont pas attendu la grande journée de mobilisation sociale interprofessionnelle du 7 mars, puisqu’ils ont multiplié les actions ce week-end en réduisant, dès vendredi, la production nucléaire de près de 5000 mégawatts, soit l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires. Le mouvement s’est poursuivi tout le week-end et a continué de perturber la production nucléaire. Dimanche, la baisse des capacités de production d’électricité du parc nucléaire français représentait 3,9 gigawatts, soit l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires, affectant notamment la centrale du Tricastin (Drôme), ainsi que Flamanville 2 (Manche), Cattenom 4 (Moselle) et Paluel 2 (Seine-Maritime). La CGT a annoncé que le mouvement serait reconductible, en réponse à l’ouverture du débat sur l’article 1 de la réforme des retraites, portant sur la disparition d’une partie des « régimes spéciaux », qui a finalement été adopté par le Sénat dans la nuit de samedi.
La plus grande usine française de panneaux solaires se situera dans les Bouches-du-Rhône
S’il existe déjà quelques usines de fabrication de panneaux solaires dans l’hexagone, la France est toujours fortement dépendante des imports chinois. C’est pourquoi la société lyonnaise Carbon, a imaginé un gigantesque complexe photovoltaïque à Fos-sur-Mer près de Marseille, zone stratégique idéale pour la réception et l’export de matériaux. L’entreprise promet que cette usine ne se contentera pas d’assembler des panneaux solaires, puisqu’elle en fabriquera à partir de poly silicium brut d’origine européenne et bas-carbone. Ce complexe devrait être lancé en 2025, ce qui ne laisse pas de place à l’imprévu puisqu’il s’agit d’une échéance très courte pour un tel projet. A terme, l’usine devrait produire 5 gigawatts de panneaux photovoltaïques chaque année, pour un chiffre d’affaires s’élevant à 1,2 milliard d’euros attendu dès 2026. Il s’agira de la première usine du complexe puisque ce projet ambitieux a pour objectif d’implanter d’autres grandes usines de production de modules photovoltaïques en France mais aussi en Europe.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel sont repartis à la baisse la semaine dernière, clôturant à 44,861 €/MWh le vendredi 3 mars.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 48,791 €/MWh et 42,411 €/MWh le vendredi 3 mars, soit une baisse de 11% pour le PEG CAL-24 et de 9,62% pour le PEG CAL-25 depuis le vendredi 24 février.
Après le retour des températures froides, les prix sont repartis à la baisse grâce aux prévisions d’un temps plus doux et d’une forte production d’énergie renouvelable. Le niveau des réserves de gaz reste élevé ce qui renforce la confiance. De son côté, l’Agence International de l’Energie (AIE) pointe du doigt une incertitude majeure pour l’année 2023, à savoir l’évolution de la demande de GNL en Chine. En effet, si cette demande revient aux niveaux d’avant crise, elle risque de faire à nouveau grimper les prix.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 162,02 €/MWh le vendredi 3 mars.
De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont baissé, s’élevant respectivement à 155,67 €/MWh et 120,66 €/MWh le vendredi 3 mars, soit une baisse de 10,79% pour le CAL-24 et de 7,82% pour le CAL-25 depuis le vendredi 24 février.
Le marché à terme de l’électricité a connu une certaine volatilité en début de semaine. Ceci pourrait venir des prévisions concernant les températures ainsi que la disponibilité de l’énergie hydraulique. Les prix du charbon se sont envolés la semaine dernière suite à l’effondrement d’une mine à ciel ouvert en Chine. Toutes les activités de mines à ciel ouvert du pays ont donc été interrompues afin d’évaluer les risques d’effondrement. Enfin, les prix des émissions de CO2 ont à nouveau baissé clôturant à 94 €/t.
Vu dans la presse
Cette méga centrale va associer solaire éolien et batteries pour fournir de l’électricité 24/7
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