Point hebdo : le marché de l’énergie du 13 au 17 février 2023

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ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 13 au 17 février 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

En Europe, le gaz repasse sous la barre des 50 €/MWh

Pour la première fois depuis septembre 2021, le prix du gaz naturel en Europe est repassé sous la barre des 50 €/MWh. Vendredi dernier, le prix du gaz était sept fois moins élevé qu’au début de l’invasion russe en Ukraine. En effet, les craintes de pénuries ont fortement diminué en cette période de fin d’hiver. Cette baisse des prix s’explique également par les températures anormalement élevées qui ont permis de limiter l’utilisation du chauffage, mais aussi par l’approvisionnement important de GNL. Dans un contexte d’inflation fortement liée au prix de l’énergie, cette baisse des prix est donc une bonne nouvelle. Mais cela pourrait être de courte durée, car si les températures viennent à se normaliser à l’hiver 2023-2024, il sera plus difficile de baisser la consommation de gaz, et la compétition avec la Chine pour le GNL sera encore plus intense. 

EDF : perte historique de 17,9 milliards d’euros en 2022

Pour EDF, l’année 2022 aura été marquée par la baisse historique de sa production nucléaire et hydraulique. Cela a creusé son endettement à un niveau record de 64,5 milliards d’euros. En effet, le PDG d’EDF, Luc Rémont, a indiqué que « Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda est fortement pénalisé par la baisse de production nucléaire ainsi que les mesures régulatoires exceptionnelles mises en place en France pour 2022, dans des conditions de marché difficiles ». Le géant de l’électricité a cumulé d’autres problèmes comme la découverte de corrosion des tuyauteries sur plusieurs réacteurs nucléaires, sans compter les retards de maintenance pris lors de la crise sanitaire. La disponibilité moyenne du parc a donc chuté, avec une moyenne de 54% de réacteurs nucléaires en fonctionnement en 2022, contre 73% sur la période 2015-2019, entrainant des menaces de coupures pour l’hiver 2022-2023. Le pire a finalement pu être évité grâce aux températures supérieures aux normales de saison, aux importations d’électricité, et aux efforts de sobriété énergétique réalisés par les Français. Cependant, la note risque d’être salée pour l’énergéticien puisque sa production nucléaire s’élevait à 279 TWh en 2022, un record historiquement bas. En plus des problèmes de production nucléaire, la production électrique de ses barrages est également tombée à son niveau le plus bas depuis l’épisode de sécheresse de 1976 selon RTE. Enfin, pour contenir les factures des Français, l’Etat, actionnaire majoritaire d’EDF, a obligé ce dernier à vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents sur le marché de l’électricité. EDF a ainsi dû racheter de l’électricité à prix d’or sur les marchés pour les revendre à prix cassés.  

Bilan de production pour le premier parc éolien en mer de France

RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, a dévoilé les premières statistiques de production du parc éolien en mer de Saint-Nazaire. De juin 2022 à fin décembre 2023, le premier parc éolien offshore de France a produit environ 674 GWh. L’année 2023 s’annonce donc très prometteuse pour la filière éolienne offshore. RTE a précisé que le site avait atteint un facteur de charge de 48% en moyenne sur le mois de décembre, ce qui représente un très bon score comparé à la performance de l’éolien terrestre français, dont le facteur de charge a baissé, passant de 23,2% à 21,6%. EDF Renouvelables, le propriétaire du parc éolien de Saint-Nazaire, a même indiqué que sur le mois de janvier, le parc avait atteint un facteur de charge de plus de 50% grâce à une production de 180 GWh. Ceci s’explique notamment par la période hivernale, qui est en général la plus favorable pour la production éolienne. Ces données sont plutôt encourageantes, mais pour que cela soit plus représentatif, il faudra attendre le mois de novembre 2023 pour connaître son facteur de charge annuel moyen. Deux autres parcs devraient être branchés au réseau d’ici la fin de l’année 2023, un à Fécamp (498 MW) et un à Saint-Brieuc (496 MW). Une fois ces deux parcs mis en service, la puissance installée de l’éolien en mer français s’élèvera à un total de 1 474 MW.  L’année 2023 marquera aussi le lancement des premiers parcs éoliens flottants de l’hexagone. La France devrait ainsi atteindre une dizaine de gigawatts de puissance éolienne en mer installée d’ici 2030.  

Focus sur le marché du gaz naturel

point hebdo marché énergie 13 au 17 février 2023

Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 46,420 €/MWh le vendredi 17 février. 

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance. Ils traitaient respectivement à 54,709 €/MWh et 46,935 €/MWh le vendredi 17 février, soit une baisse de 5,71% pour le PEG CAL-24 et de 4,14% pour le PEG CAL-25 depuis le vendredi 10 février.  

L’approvisionnement en GNL reste toujours très important en Europe. Le terminal américain de GNL Freeport a d’ailleurs repris du service, et livre à nouveau l’Europe pour la première fois depuis l’explosion de juin 2022. En Asie, la demande reste faible en raison de leurs importants stocks de charbon. En Europe, en revanche, la demande de gaz pour le chauffage a augmenté à cause des températures plus froides, mais l’effet est moins marqué qu’avant. En effet, la crise énergétique a clairement incité à réaliser des économies d’énergie.  

Focus sur le marché de l'électricité

point hebdo marché énergie 13 au 17 février 2023

Les prix spot de l’électricité ont baissé, puisqu’ils s’élevaient à 130,92 €/MWh le vendredi 17 février. 

Le CAL-24 est resté plutôt stable, traitant à 180 €/MWh le vendredi 17 février. De son côté, le CAL-25 a baissé de 3,21% depuis le vendredi 10 février, clôturant à 131,28 €/MWh le vendredi 17 février.  

La semaine dernière, tout comme les prix du gaz, ceux de l’électricité étaient à la baisse. Les prévisions de vents fort ont également joué un rôle dans la baisse des prix de l’électricité. De leurs côtés, les prix des émissions de CO2 sont volatils et dépassent les 90 €/t. Cela s’explique notamment par l’attitude attentiste au niveau politique, comme le vote du plan RePowerEU qui vise à rendre l’Europe indépendante des combustibles russes.  

Vu dans la presse

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