ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 16 au 20 janvier 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Le Sénat fait sauter le plafond imposé à la production nucléaire française
Mardi dernier, les sénateurs ont bouclé, en quelques heures seulement, l’examen du projet de loi d’accélération du nucléaire. Ce projet de loi vise notamment à accélérer les procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires. La mesure phare adoptée par le Sénat porte sur la suppression de l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans le mix de la production électrique française. En effet, le nucléaire fournit aujourd’hui environ 60% de la production d’électricité du pays, et près de 75% lorsque toutes les centrales tournent à plein régime. Jusqu’à maintenant, la loi imposait de ramener cette part à 50% à l’horizon 2035 afin de réduire la dépendance nucléaire de la France. Le Sénat a donc acté la suppression de cet objectif de réduction nucléaire. Maintenir ce plafond, signifiait persévérer dans la fermeture de réacteurs nucléaires. En effet, pour réduire cette part du nucléaire à 50% du mix d’ici 2035, le gouvernement estimait nécessaire de fermer 12 réacteurs nucléaires. Les sénateurs ont également supprimé le plafond autorisé d’électricité nucléaire fixé à 63,2 GW dans le code de l’énergie. Enfin, ils ont inscrit l’objectif de garder une part de nucléaire dans la production électrique à plus de 50% à l’horizon 2050, afin d’affirmer la volonté de d’engager une relance forte du nucléaire.
Les risques de coupure et de pénurie s’éloignent pour cet hiver
Les gestionnaires de réseaux d’électricité et de gaz, RTE et GRTgaz, se sont montrés optimistes concernant l’évolution des risques de pénuries pour la fin de l’hiver. En effet, plusieurs effets bénéfiques ont été relevés concernant l’approvisionnement des Français, comme la météo clémente, la baisse de la consommation, le redémarrage des centrales nucléaires ou encore les livraisons de GNL. Tout cela a permis d’économiser les stocks de gaz qui atteignent aujourd’hui un niveau historique. Le 16 janvier, les stocks étaient remplis à 80%, contre une moyenne de 55% sur les six dernières années à la même période. D’autre part, la consommation de gaz a reculé de 12,8% entre le 1er août et le 15 janvier, en raison des mesures de sobriété énergétique, des températures favorables, et de la chute de la production industrielle. Cela devrait ainsi permettre d’éviter les pénuries de gaz ou les coupures de courant. RTE estime que le niveau de risque sur la sécurité d’approvisionnement demeure “moyen” jusqu’à la fin de l’hiver, mais précise tout de même qu’il existe encore un risque si une vague de froid importante venait à arriver au cours du mois de février. Le gestionnaire du réseau d’électricité a également indiqué que la priorité était désormais de préparer la sortie de l’hiver ainsi que le suivant, ce qui passe par une production nucléaire importante. En effet, elle demeure toujours en deçà des références historiques, c’est pour cela que RTE a affirmé n’autoriser aucun retard dans la maintenance classique ou dans les travaux programmés sur les réacteurs nucléaires affectés par le phénomène de corrosion.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 65,312 €/MWh le vendredi 20 janvier.
Le PEG CAL-24 a suivi la même tendance puisqu’il s’élevait à 67,110 €/MWh le vendredi 20 janvier, soit une hausse de 6,51% depuis le vendredi 13 janvier. De son côté, le PEG CAL-25 a légèrement baissé, clôturant à 51,600 €/MWh le vendredi 20 janvier. Il a donc baissé de 3,04% depuis le vendredi 13 janvier.
Les prix du gaz ont augmenté la semaine dernière, en raison d’un temps plus froid et d’une offre norvégienne plus faible due à des travaux de maintenance. Cette hausse des prix devrait être, à priori, de courte durée puisque les stocks et l’offre de gaz sont toujours très confortables. Les prix pourraient donc repartir à la baisse assez rapidement.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également augmenté la semaine dernière, s’élevant à 186,75 €/MWh le vendredi 20 janvier.
Du leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils traitaient respectivement à 203,74 €/MWh et 157,84 €/MWh le vendredi 20 janvier, soit une hausse de 7,20% pour le CAL-24 et de 5,05% pour le CAL-25, depuis le vendredi 13 janvier.
Même si la production d’énergies renouvelables était élevée la semaine dernière, les prix ont augmenté en raison des températures plus froides. Le prix du charbon a également augmenté, tout comme le prix des émissions de CO2, qui suit l’évolution du marché du gaz naturel et dépasse à nouveau les 80 €/t.
Vu dans la presse
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