ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 02 au 06 janvier 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Net recul des prix du gaz et de l'électricité
Les prix du gaz et de l’électricité ont baissé en ce début d’année 2023. Il s’agit d’un scénario plutôt inattendu, après une année 2022 frappée par la crise énergétique et l’explosion des prix de l’énergie. Ceci s’explique tout d’abord par l’hiver hors norme que nous vivons, marqué par la douceur des températures, et l‘augmentation de la production éolienne. Cette baisse provient également d’un fort ralentissement d’activité dans le monde. Alors qu’en novembre et décembre, les investisseurs prévoyaient des prix du gaz autour de 200 €/MWh, ils s’établissent finalement autour de 70 €/MWh. De leurs côtés, les prix de l’électricité de gros, influencés par ceux du gaz, ont atteint 137 €/MWh le vendredi 6 janvier, alors qu’ils avaient dépassé les 1000 €/MWh au mois d’août. Même si les prix semblent avoir retrouvé leur niveau d’avant-guerre en Ukraine, les factures des professionnels continuent d’augmenter. En effet, pour que les prix du marché rejoignent ceux présents sur les factures, il faudrait qu’ils baissent encore de 50%. Malheureusement, cela semble très peu probable puisque la perspective de fin d’approvisionnement en gaz russe pourrait, à l’inverse, faire repartir les prix à la hausse. De son côté, l’Etat continue de développer son dispositif d’aides afin d’accompagner les entreprises touchées par la flambée des prix de l’énergie.
En 2022, le nombre de centrales solaires a explosé en Europe
Face à la crise énergétique, les investissements consacrés aux énergies renouvelables ont nettement augmenté. C’est notamment le cas du solaire photovoltaïque, puisque selon l’association SolarPower Europe, cette filière a connu une hausse de 47% de la puissance nouvellement installée en Union Européenne en 2022. Cette croissance s’explique par la rapidité d’installation d’un projet solaire, qui prend en général moins de temps par rapport à d’autres systèmes comme l’éolien par exemple. La puissance cumulée des installations photovoltaïques au sein de l’Union Européenne s’élève désormais à 208,9 GW. En effet, certains pays ont réalisé d’importantes progressions, comme le Portugal qui a installé 2,5 GW en 2022, contre 0,8 GW en 2021, soit une hausse de 212% en un an. De son côté, l’Espagne est passé de 4,8 GW à 7,5 GW de nouvelle puissance installée. En revanche, la France est le seul pays de l’Union Européenne à ne pas avoir dépassé ses résultats en 2022, puisqu’elle est passée de 2,8 GW à 2,7 GW de puissance supplémentaire. La France reste tout de même à la cinquième place en termes d’installations solaires en Europe, puisque sa capacité totale s’élevait à 13,6 GW en septembre dernier, selon RTE. De manière générale, la France a beaucoup de mal à atteindre ses objectifs liés à la transition énergétique. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les démarches administratives nécessaires dans la mise en place d’un tel projet, comme l’obtention des autorisations ainsi que les contraintes foncières, rendent ce type d’installation plus difficile.
Le risque de coupure de courant cet hiver semble s’écarter
Mercredi dernier, le ministre Olivier Véran, a déclaré qu’aucune coupure de courant ne devrait avoir lieu cet hiver. Bien entendu, les conditions météorologiques et la reprise progressive des centrales nucléaires sur le territoire français, ont contribué à écarter la menace de coupure. Néanmoins, comme le précise Olivier Véran, les efforts effectués par l’ensemble des consommateurs, entreprises et citoyens, ont joué un rôle essentiel pour éviter les coupures sur le mois de janvier. D’après le porte-parole du gouvernement, il est primordial de maintenir les efforts sur les écogestes, non seulement pour que chacun puisse bénéficier d’électricité cet hiver mais également pour préserver notre planète sur le long terme.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel sont restés stables tout au long de la semaine dernière, clôturant à 61,290 €/MWh vendredi 6 janvier.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont globalement conservé la même tendance que la semaine passée, puisqu’ils s’élevaient à 66,913 €/MWh et 56,65 €/MWh, soit une baisse de 2,76% pour le PEG CAL-24 et une légère augmentation de 0,1% du côté du PEG CAL-25 depuis le vendredi 30 décembre 2023.
Les prix du gaz se stabilisent en ce début d’année 2023, dû notamment à une baisse générale de la consommation de gaz naturel en Europe. Les mesures de sobriété énergétique mises en place par les entreprises, cumulées à un ralentissement de l’activité industrielle (en raison du prix du gaz qui était trop élevé pour maintenir la production) et aux températures hivernales clémentes, ont permis de ralentir la consommation. Ainsi, les stocks de gaz se maintiennent à des niveaux élevés, limitant une augmentation des prix sur le court terme.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité sont repartis à la hausse dès le 2 janvier, pour se stabiliser les jours suivants et clôturer vendredi dernier à 121,48 €/MWh.
Les prix futurs, quant à eux, ont baissé de manière continue la semaine dernière. Les CAL-24 et CAL-25 traitaient respectivement à 219,57 €/MWh et 169,75 €/MWh vendredi 6 janvier, soit une baisse de 8,65% pour le CAL-24 et de 1,52% du côté du CAL-25 depuis le vendredi 30 décembre 2023.
Ces baisses enregistrées sur les prix futurs découlent de plusieurs facteurs. Comme pour le gaz naturel, la demande d’électricité a été réduite en partie grâce à l’hiver non rigoureux dont nous faisons face. Le maintien des objectifs d’EDF, quant à la production nucléaire pour 2023, favorise également cette baisse des prix. L’énergéticien a récemment annoncé que 47 centrales nucléaires sur 56 devraient être en fonctionnement à la fin du mois de janvier. Par ailleurs, la centrale nucléaire de Civaux, à l’arrêt depuis novembre 2022, redémarrera normalement le 15 janvier prochain.